Du parc industriel à l'entreprise: l'usine 4.0 dans un écosystème d'innovation

Publié le 13/12/2016 à 07:57

Du parc industriel à l'entreprise: l'usine 4.0 dans un écosystème d'innovation

Publié le 13/12/2016 à 07:57

Au Québec, la pénétration des technologies dans les usines varie d'un secteur à l'autre et d'une industrie à l'autre. Pour comprendre les conditions nécessaires pour intégrer les solutions technologiques de pointe à vos usines et pour voir les bénéfices que celles-ci peuvent rapporter, nous avons parlé à Josée Chiasson, directrice de Développement économique Saint-Laurent sur l'île de Montréal, et à Yves Proteau, co-président d'APN (pièces de haute précision) à Québec. Vous pourrez les entendre lors de l'événement Maintenance industrielle présenté le 25 janvier prochain par les Événements Les Affaires.

Être au même niveau pour collaborer efficacement

Pour la même raison que les usines se regroupent en parcs industriels afin de faciliter les partenariats entre entreprises, elles ont avantage à se retrouver au même point du cycle technologique pour collaborer sans anicroche. «Notre objectif, indique Josée Chiasson, c'est de mettre sur pied un écosystème d'innovation pour mener les entreprises de notre parc vers l'usine 4.0.» Pour ce faire, ils mettent en lien les entreprises, les fournisseurs, les organismes et les partenaires financiers publics et privés qui pourraient les soutenir dans leur démarche. «Avec 4 600 entreprises comptant 107 000 employés, dans un arrondissement de 101 000 citoyens, nous sommes un des pôles industriels les plus importants au Québec, poursuite-elle. Mais pour une intégration technologique réussie, les dirigeants doivent être dans un état d'esprit dédié à la transformation.»

Prédire pour éviter les «oups»!

Dans l'entreprise d'Yves Proteau, co-président chez APN, les dirigeants sont bel et bien dans cet état d'esprit dédié à l'innovation, décrit par Josée Chiasson. Selon lui, «les responsables de la maintenance sont souvent fiers d'avoir réparé une machine rapidement. Or, il faudrait qu'ils soient fiers que la machine fonctionne et qu'elle ne brise jamais!» L'importance de l'intégration technologique, Yves Proteau la vit chaque jour dans son entreprise, notamment en ce qui a trait à la maintenance industrielle. Il précise: «Nous avons 3 catégories de maintenance:

- corrective (oubli, collision, erreur, bris),

- préventive (nettoyage, changement de pièces),

- prédictive (optimisation du temps de fonctionnement par la technologie).

«La première catégorie, on l'appelle "oups" et on veut l'éliminer au cours de la prochaine année.»

Ambitieux, vous dites? Certes, mais une ambition réaliste, puisqu'ils sont déjà sur la bonne voie. En 2015, 40% de leur maintenance était corrective; aujourd'hui, c'est 25% et en 2017, le taux devrait descendre à 1-2%. «On voudrait que le pompier n'éteigne jamais de feu», résume Yves Proteau. Pour y parvenir, ils sont en train de changer le fonctionnement de l'usine de fond en comble pour qu'elle passe entièrement au 4.0 dans les prochaines années.

Usine 4.0

Assurer un passage au 4.0 réussi

Ce cas est un exemple concret des 3 éléments essentiels pour un passage réussi à l'usine 4.0, selon Josée Chiasson:

1- une implication et un dévouement de l'équipe de direction,

2- une gestion intégrée à l'entreprise à titre de grand plan stratégique (ce n'est pas un petit projet du département des T.I.),

3- un déploiement des ressources nécessaires pour y parvenir.

«Pour les entreprises qui le veulent, ajoute Josée Chiasson, nous trouvons les experts pour les accompagner dans leur transition. Pour assurer une bonne collaboration entre nos entreprises, c'est primordial qu'elles soient à des niveaux technologiques comparables.» Elle collige des ressources disponibles dans tous les parcs industriels, dont les entreprises ont intérêt à tirer avantage afin d'accroître leur productivité. 

Pour plus de détails, assistez à notre conférence Usine 4.0 le 14 mars 2018.