Commerce en ligne : Panda obtient un prêt d'Investissement Québec

Publié le 21/11/2018 à 15:28

Commerce en ligne : Panda obtient un prêt d'Investissement Québec

Publié le 21/11/2018 à 15:28

Après 71 ans d’existence, la chaîne de boutiques de chaussures pour enfants Panda lancera au début de décembre sa première plateforme de commerce en ligne. Linda Goulet, sa présidente-directrice générale et actionnaire principale, parlera du financement de son virage numérique lors de la conférence Financement PME, présentée le 30 janvier par les Événements Les Affaires.

Quels étaient vos besoins en financement pour votre site transactionnel ?

Linda Goulet : Le site coûtera environ un demi-million de dollars au total, dont 250 000 $ pour la programmation et la conception du volet transactionnel, la refonte du site existant, la connectivité avec notre ERP et les stocks des magasins, etc. L’autre 250 000 $ servira au référencement et à la promotion du site à plus long terme.

À quelles portes avez-vous cogné ?

L.G. : J’en ai d’abord parlé avec deux banques qui sont déjà mes partenaires. Mais de l’intangible, ce n’est pas financé de la même façon que de la brique et du mortier. Ça coûte plus cher, ça prend plus de garanties. J’aurais pu financer notre virage numérique avec ma marge de crédit, mais ce n’est pas l’idéal. Un membre de mon conseil d’administration m’a alors mis en contact avec quelqu’un d’Investissement Québec. On s’est parlé pendant un an avant de conclure une entente. Il paraît que c’est la première fois qu’Investissement Québec finance la plateforme transactionnelle d’un détaillant.

Qu’est-ce qui a fait pencher la balance en votre faveur ?

L.G. : Le plus important, c’est que mon projet était bien monté. J’ai d’ailleurs eu la chance d’avoir de l’accompagnement du CEFRIO pour ça. Il faut dire aussi que je ne suis pas une étoile filante. J’ai beaucoup d’expérience derrière la cravate ! De plus, j’ai une bonne réputation auprès des banques qui m’ont accordé des prêts auparavant. Sans compter que mon entreprise est 100 % québécoise, et dirigée par une femme en plus. Peut-être que ç’a pesé dans la balance ?

Que pouvez-vous nous dire sur le financement que vous avez obtenu ?

L.G. : J’ai eu un prêt de 650 000 $ avec débours progressifs sur une période de cinq ans. Je vais donc recevoir le montant par tranches. La beauté dans tout ça, c’est que le taux d’intérêt est concurrentiel et que je n’ai pas de remboursement de capital à faire avant un an. En revanche, il y a une pénalité si les fonds ne sont pas utilisés.

Financement PME

Parlons un peu de votre plateforme de vente en ligne. Vous y travaillez depuis longtemps ?

L.G. : Depuis quatre ans déjà. Ç’a été long et complexe, parce que le site réunit 14 magasins corporatifs et 10 franchises. Il y a donc 11 entreprises d’impliquées.

Justement, les franchisés ont-ils été difficiles à convaincre ?

L.G. : Au début, ils étaient rébarbatifs. Ils craignaient que ça leur enlève des clients. J’ai fait valoir qu’un site transactionnel génère du trafic en magasin. Et puis, les franchisés aussi vont faire des ventes sur le site.

Concrètement, ça va se passer comment ?

L.G. : On encourage les clients à venir chercher gratuitement leur commande en magasin. Ça permet à tous les magasins de faire des ventes, car la commande appartient à celui qui est situé le plus prêt du client et qui a le produit en stock. Si le client préfère la livraison ou s’il n’y a pas de magasin dans sa région, la vente va au franchiseur-propriétaire lorsque le produit est en entrepôt. Sinon, la commande est dirigée vers un magasin.

Qui assume les frais de développement et de fonctionnement du site ?

L.G. : Comme franchiseur-propriétaire, on a assumé 150 000 $ des premiers 250 000 $ investis jusqu’à maintenant et le reste sera payé par le fonds publicitaire auquel contribuent tous les magasins, qu’ils soient corporatifs ou franchisés. Tout le monde en profite, donc tout le monde paie.