Cessez de vouloir gérer vos émotions, apprivoisez-les

Publié le 11/05/2017 à 14:41

Cessez de vouloir gérer vos émotions, apprivoisez-les

Publié le 11/05/2017 à 14:41

Nos émotions ne s'arrêtent pas à la porte de l'entreprise. Elles y entrent et travaillent avec nous. «Il vaut mieux les apprivoiser et en tirer profit», soutient Geneviève Desautels, présidente d’Amplio Stratégies, une entreprise spécialisée en stratégies de vente et transformation organisationnelle.

«Plutôt que de vouloir les gérer à tout prix, il faut les dissoudre. Il faut savoir d’où elles proviennent et qu’est-ce qui les provoquent. Il faut en connaître la source pour mieux s’en débarrasser. Pour cela, il faut développer son intelligence émotionnelle», souligne cette coache qui animera la formation Femmes leaders, Intelligence émotionnelle : exercez un leadership d’influence, présentée par les Événements Les Affaires les 24 mai (complet), 15 août et 11 octobre prochain.

Comprendre la source de ses colères

«L’intelligence émotionnelle devient un élément clé lors des évaluations de rendement. Elle joue également un rôle majeur dans les relations entre les employés et leurs collègues, les fournisseurs et les patrons», souligne Geneviève Desautels. Pourquoi le comportement d’un de nos collègues nous énerve? Pourquoi fait-on subir notre stress aux autres membres de la famille? Des émotions mal gérées, insiste la formatrice, ça bouffe de l’énergie et du temps. Pour vous et pour les autres.

Un exemple? Geneviève Desautels aime partager celui de sa relation avec les taxis pour illustrer son propos. «Chaque fois que je prends un taxi, j’ai l’impression que le chauffeur emprunte les mauvais chemins pour me conduire à mon rendez-vous. Pendant longtemps, je me suis fâchée contre ces derniers. Avec le temps, j’ai compris la source de ma colère : si je prends un taxi, c’est qu’au départ je suis en retard pour mon rendez-vous. Plutôt que d’accepter la gestion de mon stress et d’en vivre moi-même les conséquences, j’en incombais la responsabilité aux chauffeurs de taxi. Avais-je le droit pour autant de polluer leur journée en les engueulant? Non.»

En minimisant notre énergie lors des situations hors de notre contrôle, cela permet de gagner en efficacité et crédibilité, explique la coache qui signe aussi un blogue sur lesaffaires.com.

Gérer les émotions liées aux échecs et succès

Pendant quelques heures, la coache sera accompagnée de son associé Philippe-Richard Bertrand, un entrepreneur qui a eu sa part d’échecs et de succès. «L’intelligence émotionnelle n’est pas qu’une affaire de femmes. C’est ce qui m’a aidé à réaliser que j’étais davantage un intrapreneur qu’un entrepreneur. Ç’a m’a pris toutefois dix ans et sept échecs pour le réaliser. J’ai dû me regarder dans le miroir et apprendre à voir la réelle personne à laquelle je faisais face. D’ailleurs, nous allons avoir un miroir lors de la formation afin que les participantes s’exercent, elles aussi, à parler devant», indique-t-il.

Enfin, les formations présentées par les Événements Les Affaires peuvent s’avérer «confrontante» pour certaines participantes, avertit la coache. «Apprendre à bien gérer ses émotions a un impact sur notre vie professionnelle. Cet exercice suscite la réflexion et une remise en question sur nos choix conscients. Il faut assumer les choix de carrière que nous avons faits en fonction de motivations x, y, ou z. Et il faut en assumer les conséquences. Autrement, il faut avoir le courage de revoir ses choix et d’aller faire autre chose», soutient la formatrice.

Mme Desautels tient à rappeler qu’une intelligence émotionnelle déficiente entraîne de grandes lacunes relationnelles. «Étant donné que nos entreprises sont composés d’humains, ces lacunes vont systématiquement se traduire par des baisses de productivité. Et les situations peuvent dégénérer très vite, ce qui pourrait avoir comme conséquence d’augmenter les cas de dépression, d’harcèlement psychologique et d’épuisement professionnel», conclut-elle.