BLOGUE. Claude Mongeau, le chef de la direction du Canadien National (Tor., CNR, 82,74 $), ne se laisse pas intimider par la possibilité que son rival, Canadien Pacifique (Tor., CP, 75,80 $) soit bientôt dirigé par Hunter Harrison, son prédécesseur au CN et l’artisan de sa grande efficacité, entre 2003 et 2009.
M. Mongeau entend bien combattre vigoureusement son rival pendant un changement probable de la garde.
« Les affaires c’est comme dans le sport. On ne choisit pas ceux qui sont sur l’équipe adverse. La concurrence est saine dans tout sport. Nous rivaliserons avec quiconque dirigera la-bas », a déclaré M. Mongeau, en marge d’une allocution prononcée devant le Toronto Board of Trade.
Demain, les actionnaires réunis à l’assemblée de Canadien Pacifique à Calgary, voteront vraisemblablement en faveur de la nomination des sept administrateurs que propose l’activiste William Ackman, de Pershing Square Capital, pour siéger au conseil de Canadien Pacifique, qui mènera à l’embauche de M. Harrison.
À la demande de M. Ackman, M. Harrison, 67 ans, émerge de sa retraite pour redresser la performance de Canadien Pacifique, le chemin de fer le moins efficace en Amérique du Nord. Le dirigeant réputé exigeant, se donne de 3 à 5 ans pour faire passer les coûts de d’exploitation en proportion des revenus de CP, de 78,5 % à 70 %, d’ici 2015.
Canadien National ne cherche pas à bloquer l’embauche de M. Harrison, mais demande au tribunal du District de l’Illinois de valider son droit d’annuler les versements de retraite et autres avantages sociaux de 40 millions de dollars de M. Harrison, pour bri de contrat de non–concurrence.
Maraudage possible
M. Mongeau n’est pas inquiet que M. Harrison vienne marauder d’autres cadres du Canadien National pour venir l’épauler chez Canadien Pacifique. La spéculation se centre sur Keith Creel, l’actuel chef de l’exploitation de Canadien National.
Dans sa croisade pour déloger le président de CP, Fred Green, M. Ackman avait fait miroiter le fait que le futur numéro 2 chez CP serait un bon tremplin pour la présidence, une fois que M. Harrison prendra sa retraite.
À ces spéculations, M. Mongeau a répliqué : « Trois à cinq ans c’est bien long. Nous avons une équipe de cadres compétente bien garnie qui aime travailler ici. Nous ne nous laissons pas distraire par ce qui se passe aux autres chemins de fer. Nous nous concentrons sur notre propre plan de match », a-t-il dit.