S&P/TSX: assistons-nous déjà à la renaissance de la bourse canadienne?

Publié le 29/01/2016 à 17:35

S&P/TSX: assistons-nous déjà à la renaissance de la bourse canadienne?

Publié le 29/01/2016 à 17:35

Le S&P/TSX a avancé de 3,5% cette semaine, deux fois que le regain de 1,7% du S&P 500 américain.

Assistons-nous déjà à la renaissance que certains stratèges prévoyaient pour la Bourse canadienne en 2016?

Il est trop tôt pour crier victoire, dit l’un d’eux, mais il est clair que l’indice S&P/TSX bénéficie pour le moment des rachats par les nombreux investisseurs étrangers qui avaient vendu la Bourse, les banques et le dollar canadiens à découvert.

Les ventes à découvert permettent de vendre des titres que l’investisseur ne détient pas (en les empruntant auprès d’un courtier), mais pour lesquels il prévoit une chute des cours, et ce, dans le but de les racheter à un coût inférieur et ainsi réaliser un gain en capital.

«Le rebond éclair de 25% du cours du pétrole cette semaine force ceux qui avaient misé sur une baisse continue de la Bourse canadienne à racheter ce qu’ils avaient vendu à découvert», explique Martin Roberge, stratège quantitatif de Canaccord Genuity.

L’indice S&P/TSX a regagné 8% depuis le creux du 20 janvier (voir graphique ci-dessus).

Ce rebond de nature technique est naturel après l’importante déroute de janvier, et il pourrait se prolonger à court terme tellement les ventes à découvert avaient atteint des niveaux extrêmes, ajoute le stratège en citant le bond «exponentiel» de la vente à découvert des banques canadiennes.

La semaine dernière, 81 millions ou quelque 17% des parts du fonds négocié en Bourse iShares S&P/TSX 60(Tor., XIU) avaient été vendues à découvert.

Cette proportion ressemble aux niveaux atteints lors des planchers établis en décembre 2014 et en août 2015.

La vente à découvert des actions des banques canadiennes avait grimpé de 137 à 200 millions depuis six semaines.

«Ce niveau scandaleux suggère que les vendeurs à découvert n’ont probablement pas fini de racheter. Le rebond pourrait donc continuer à court terme», dit-il.

Le dollar américain reste la clé

«Il est tout de même trop tôt pour conclure à un retournement durable tant que la tendance haussière du dollar américain ne sera pas brisée», croit M. Roberge.

La Réserve fédérale détient l’atout du jeu de cartes, ajoute-t-il,

Si la Fed n’adoucit pas son discours bientôt, concernant les quatre hausses de taux qu’elle vise en 2016, pendant que les autres banques centrales injectent des capitaux frais dans le système financier, le dollar américain continuera de s’apprécier.

Un billet vert plus fort exercerait de nouvelles pressions à la baisse sur notre monnaie, ce qui n’est pas de nature à attirer les investisseurs étrangers.

En plus, un dollar trop fort pourrait faire basculer l'économie américaine  en récession et ainsi nuire à la timide amélioration des exportations canadiennes.

Au quatrième trimestre, la croissance américaine est tombée à 0,7%, par rapport au rythme déjà modéré de 2%, du troisième trimestre.

Les commandes de biens durables ont chuté de 7,5%, par rapport à l’an dernier, en retirant du calcul les commandes volatiles d’avions.

Les États-Unis étaient en récession les deux dernières fois que cet indicateur avait connu une baisse de même ampleur, en 2001 et en 2008, rappelle M. Roberge.

 

À propos de ce blogue

La Sentinelle de la Bourse se veut un blogue pour les investisseurs qui s¹intéressent aux rouages de la Bourse et aux marchés financiers. Son objectif : surveiller et débusquer des repères financiers pertinents pour prendre le pouls des Bourses et ainsi mieux aiguiller les décisions de placement de l¹investisseur.

Dominique Beauchamp
Sujets liés

Économie , Bourse

Blogues similaires

Bourse: la Banque Royale fait trembler le marché des actions privilégiées

19/04/2024 | Denis Lalonde

BALADO. La Banque Royale envoie un signal clair qu'elle pourrait racheter toutes ses actions privilégiées.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

19/04/2024 | Philippe Leblanc

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Verizon, le nouveau défi de Manon Brouillette

Édition du 16 Juin 2021 | Stéphane Rolland

ANALYSE. La notoriété a une dimension régionale. La nomination de Manon Brouillette à la ...