Restez zen face au recul des PME en Bourse

Publié le 23/09/2014 à 15:41

Restez zen face au recul des PME en Bourse

Publié le 23/09/2014 à 15:41

Le recul des PME s’accentue en Bourse.

L’indice américain le plus représentatif des titres à faible capitalisation, le Russell 2000, a perdu 7,7 % depuis le 1er juillet et s’est replié de 3,7 % depuis le début de l’année, par rapport au gain de 7,4 % de l’indice élargi S&P 500.

Techniquement, l’indice Russell 2000 a aussi récemment envoyé un signal de faiblesse : sa moyenne mobile de 50 jours est passée sous celle de 200 jours.

Or, les investisseurs n’ont pas à s’inquiéter de la faiblesse relative des titres à faible capitalisation cette année. Il n’aura pas d’effet de contagion sur le S&P 500 dans son ensemble, assure Vincent Delisle, stratège chez Banque Scotia.

Le signal technique du Russell 2000 n’a pas été un indicateur précurseur fiable pour le S&P 500 lors des 26 épisodes recensés depuis 1974, note M. Delisle.

Lorsque l’indicateur économique avancé (Leading Economic Indicator) augmente comme il le fait actuellement, le croisement des deux moyennes mobiles du Russell 2000 a encore moins d’importance.

Le recul des titres à faible capitalisation a plus à voir avec le dégonflement de l’évaluation élevée qu’avait ce segment du marché, au début de l’année. Après un gain de 16 % en 2012 et de 39 % en 2019, l’indice S&P 600 valait 20 fois ses bénéfices, en janvier.

Ce multiple s’est depuis comprimé à 18,2 fois les bénéfices prévus, malgré la hausse de 9 % des prévisions de bénéfices. « Les multiples reviennent sur terre », évoque M Delisle.

D’ailleurs, ce sont les titres affichant les évaluations les plus élevées qui baissent le plus. Les PME se négociant à un multiple de plus de 35 fois leurs bénéfices prévus dans 12 mois ont reculé de 7 % depuis le début de l’année en moyenne.

Ceux dont l’évaluation est inférieure à 15 fois les bénéfices prévus ont gagné 0,6 %.

« La moins bonne performance des PME n’indique pas que les marchés deviennent tout à coup intolérants au risque. Au cours des décennies 1980 et 1990, le S&P 500 a connu le plus puissant marché haussier de 20 ans, sans l’aide des titres à faible capitalisation », rappelle M. Delisle.

La moins bonne performance des titres à faible capitalisation devrait se poursuivre. Ce segment du marché est encore plus chèrement évalué, ce qui le rend plus vulnérable lorsque la volatilité revient.

De plus, une hausse éventuelle des taux d’intérêt leur serait aussi plus néfaste qu’aux grandes entreprises en augmentant davantage leur coût en capital.

Au Canada aussi, le croissement des moyennes mobiles des titres à faible capitalisation a aussi peu de valeur de prévision, depuis 1998.

Techniquement, les titres à faible capitalisation canadiens se comportent mieux que leurs cousines américaines, mais le sous-indice des titres à petite capitalisation du TSX a tout de même perdu 9,8 % depuis le début de septembre, à cause du ralentissement chinois et de la chute des matières premières.

 

 

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La Sentinelle de la Bourse se veut un blogue pour les investisseurs qui s¹intéressent aux rouages de la Bourse et aux marchés financiers. Son objectif : surveiller et débusquer des repères financiers pertinents pour prendre le pouls des Bourses et ainsi mieux aiguiller les décisions de placement de l¹investisseur.

Dominique Beauchamp
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