Pourquoi posséder le contenu télé s'il n'est pas exclusif ?

Publié le 22/09/2011 à 11:13, mis à jour le 22/09/2011 à 12:04

Pourquoi posséder le contenu télé s'il n'est pas exclusif ?

Publié le 22/09/2011 à 11:13, mis à jour le 22/09/2011 à 12:04

C’est la question pertinente que pose Dvai Ghose, de Canaccord Genuity, après la décision du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) d’interdire aux groupes intégrés de garder pour eux l’exclusivité de leur contenu télé sur Internet ou le téléphone cellulaire.

Par exemple, Bell aurait pu offrir les matchs du Canadien de Montréal, dont sa chaine RDS détient les droits, en exclusivité sur son service mobile.

Non seulement le CRTC interdit-il le favoritisme, mais il oblige les BCE, Shaw et Quebecor de ce monde à offrir leurs émissions et leurs chaines spécialisées à tous les distributeurs, à des conditions concurrentielles.

Le CRTC demande aussi aux fournisseurs de câble et de télé par satellite d’offrir plus de forfaits à la carte aux consommateurs. Ces fournisseurs devront préciser comment ils se plieront à cette exigence, d’ici avril 2012.

L’analyste se demande donc pourquoi Shaw (a payé 2 milliards pour la télé de CanWest) et BCE  (a payé 1,3 milliard pour CTV) en particulier ont englouti des milliards dans du contenu s’il ne peut pas être exclusif ou être revendu à fort prix aux autres.

« L’argent dépensé en contenu ne l’est pas dans la connectivité. Bell est en retard sur Telus avec le déploiement de son service de télévision Fibe, alors que Shaw vient de renoncer à offrir son propre service sans-fil », dit-il.

De plus, les divisions médias de BCE et de Shaw sont plus tributaires de l’activité économique que leurs activités de connectivité, croit l’analyste.

Quebecor fait exception à son avis puisque le géant média produit ses propres émissions au lieu de rediffuser des émissions américaines, qui ont de la valeur pour sa clientèle francophone.

De plus, Vidéotron offre déjà des forfaits de câble de 10 ou 20 canaux à la carte.

M. Ghose note que les titres des fournisseurs qui ne possèdent pas de contenu télé, Manitoba Tel, Telus, Cogeco ont fait mieux en Bourse que celles qui possèdent des médias BCE, Rogers, Shaw et Quebecor), depuis le début de 2011.

À court terme, la décision du CRTC protège les fournisseurs qui ne possèdent pas de contenu média, Telus, Cogeco et Manitoba Tel, en leur assurant un pouvoir de négociation pour avoir accès au contenu télé de leurs concurrents, dit pour sa part, Colin Moore, de Credit Suisse.

Les groupes intégrés perdent le potentiel de différencier leur service sans-fil et internet et de tirer une valeur ajoutée de leur contenu, plus long terme.

 M. Moore n’avait toutefois pas comptabilisé de revenus de la convergence de BCE et de Shaw dans ses prévisions.

 

À propos de ce blogue

La Sentinelle de la Bourse se veut un blogue pour les investisseurs qui s¹intéressent aux rouages de la Bourse et aux marchés financiers. Son objectif : surveiller et débusquer des repères financiers pertinents pour prendre le pouls des Bourses et ainsi mieux aiguiller les décisions de placement de l¹investisseur.

Dominique Beauchamp
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