Pourquoi les vedettes techno flanchent-elles ?

Publié le 05/02/2016 à 16:39

Pourquoi les vedettes techno flanchent-elles ?

Publié le 05/02/2016 à 16:39

Toute la Bourse américaine s’ajuste en cascades à des perspectives moins robustes pour l’économie et les bénéfices.

Ce processus de réévaluation s’étend depuis des mois et se déplace d’une industrie à l’autre.

Les multiples cours-bénéfices se compriment parce que les nouvelles hypothèses de croissance diminuent.

Cette semaine, ce sont les titres à forte croissance du secteur de la technologie qui y ont goûté comme en témoigne la chute de 5,4 % du Nasdaq.

C’est comme si les investisseurs réalisaient tout à coup que leurs entreprises préférées ne marchent pas sur l’eau et que la conjoncture peut aussi les atteindre.

Des avertissements de revenus et de bénéfices moindres de ces fournisseurs de technologie de pointe exacerbent les craintes concernant l'humeur dépensière des entreprises.

Puisque ces coqueluches sont souvent chèrement évaluées et peu rentables, leurs cours réagissent fortement lorsque leurs revenus ne sont pas à la hauteur des attentes.

Les 100 sociétés affichant les multiples-cours-bénéfices les plus élevés de l’indice Russell 1000 ont perdu 9% de leur valeur vendredi, note l’agence Bloomberg.

Les chutes sont spectaculaires vendredi : le réseau social pour les professionnels LinkedIn(LKND,108,38$US) a perdu 43,6%, après avoir réduit ses prévisions de revenus pour 2016 ; le spécialiste des données infonuagiques Tableau Software (DATA,41,33$US) a plongé de moitié, aussi après avoir charcuté ses prévisions de bénéfices de moitié.

Faut-il s’en étonner ? Avant sa chute, LinkedIn se négociait à un multiple de 52 fois ses bénéfices ; celui de Tableau Software atteignait 139 fois.

Portés par l’engouement propre aux modes, les sociétés de l’indice des services infonuagiques d’une valeur supérieure à un milliard de dollars américains, de Bessemer Venture Partners, se négociait à un multiple de 7 fois les revenus, le 4 février.

Les investisseurs étant déjà nerveux, la chute dramatique de ces deux titres a rapidement eu un effet boule de neige.

Le spécialiste l'intelligence opérationnelle en temps réel Splunk(SPLK,36,23$US) a dégringolé de 23%, le concepteur d’applications infonuagiques pour la gestion des ressources humaines Workday(WDAY,54,24$US) a cédé 16% ; les sociétés de cybersécurité Fire Eye(FEYE,13,21$US) et Palo Alto Networks(PANW,127,51$US) ont aussi perdu plus de 10%.

Même le populaire fournisseur de logiciels de gestion des relations-clients Salesforce.com(CRM, 58,1$US)  a glissé de 13%, vendredi.

Retour sur terre

Martin Roberge, le stratège quantitatif de Canaccord Genuity, est de ceux qui croient que ce retour à la réalité est sain.

« Les titres chouchous de la technologie, qui gravitent autour l’appellation « FANG » (Facebook, Amazon, Netflix, Google) doivent casser. Une fois que cette bulle sera dégonflée, les marchés pourront remonter », prévoit-il.

D'ailleurs, le mouvement a aussi emporté les plus grandes coqueluches: Facebook(FB,104,47$US) a cédé 5,8%, Alphabet-Google(GOOG,703,36$US), 3,6%, Amazon(AMZN,502,13$US), 6,0%, Netflix(NLFX,82,79$US), 8%.

Espérons qu’il a raison.

 

À propos de ce blogue

La Sentinelle de la Bourse se veut un blogue pour les investisseurs qui s¹intéressent aux rouages de la Bourse et aux marchés financiers. Son objectif : surveiller et débusquer des repères financiers pertinents pour prendre le pouls des Bourses et ainsi mieux aiguiller les décisions de placement de l¹investisseur.

Dominique Beauchamp
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