Les acquisitions, une force positive pour la Bourse

Publié le 19/09/2014 à 16:29

Les acquisitions, une force positive pour la Bourse

Publié le 19/09/2014 à 16:29

Les vagues d’acquisitions sont souvent associées à la fin de marchés haussiers, tout comme les entrées en Bourse spectaculaires, d’ailleurs.

Le flot croissant de transactions par les entreprises n’inquiète pas deux stratèges américains de Barclays, au moment où la valeur des fusions et acquisitions réalisées depuis 12 mois, de 600 milliards de dollars américains, se rapproche du sommet de 2007, de 700 G$ US.

Tant que les conditions favorables actuelles persisteront pour réaliser des acquisitions, la vague de transactions restera une force positive pour la Bourse, disent-ils.

Ce qui diffère cette vague du boum précédent est le fait que, cette fois, les actions des acquéreurs s’apprécient en Bourse après une transaction.

Pourquoi, ont-ils cherché à savoir ?

Les acquisitions sont rentables. Dans les 30 jours suivants l’annonce d’une transaction, les prévisions de bénéfice augmentent de 2 % en moyenne, précise Jonathan Glionna.

Et pour cause. Les faibles taux d’intérêt améliorent instantanément le rendement financier des transactions.

Rendement supplémentaire de 4% à aller chercher

En moyenne, le rendement que procurent les bénéfices de la cible d’acquisition (earnings yields ou l’inverse du multiple cours-bénéfice) dépasse de 4% le coût de financement de la transaction.

Les bénéfices que procurent la cibles d'acquisition dépasse de 4 % le coût de financement des transactions en moyenne. (Barclays)

De plus, les acquisitions font travailler l’encaisse qui dort dans les coffres des entreprises générant peu de rendement, ce qui procure une autre source de rendement financier.

«Les investisseurs récompensent les entreprises qui mettent à profit leurs liquidités en l’investissant dans un actif productif», dit M. Glionna,

Le ratio qui compare les liquidités des entreprises à leur actif a baissé un peu depuis son sommet de plus de 10% atteint en 2011, mais il demeure élevé, à un peu plus de 8%.

Les acquéreurs paient des prix plus raisonnables qu’en 2007 parce qu’ils se butent moins cette fois aux fonds qui pratiquaient le rachat par endettement (leveraged buy-out). Ces types de transactions avaient atteint 400 milliards de dollars américains, en 2007.

Les transactions sont évidemment un moyen pour les entreprises de croître à un moment où la cadence modérée de l’économie ralentit leur croissance interne.

Ed Yardeni, économiste et président de sa propre firme de recherche, apporte un autre argument à la thèse des stratèges de Barclays.

«Il n’est pas dans l’intérêt économique des entreprises d’ajouter à la surcapacité mondiale de la plupart des industries, en augmentant leurs propres actifs de production, comme elles l’auraient fait lors des cycles de reprise précédents», dit-il.

Tant que ces conditions seront réunies, surtout les faibles taux et les liquidités à investir, la vague des acquisitions se poursuivra et continuera à gonfler les bénéfices et les cours des acquéreurs, conclut M. Glionna.

 

À propos de ce blogue

La Sentinelle de la Bourse se veut un blogue pour les investisseurs qui s¹intéressent aux rouages de la Bourse et aux marchés financiers. Son objectif : surveiller et débusquer des repères financiers pertinents pour prendre le pouls des Bourses et ainsi mieux aiguiller les décisions de placement de l¹investisseur.

Dominique Beauchamp
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