BLOGUE. La Bourse américaine a fléchi 3,8 % depuis la réélection de Barack Obama et de 6,2 % depuis la mi-septembre.
Avec raison. Le suspense entourant le précipice fiscal et les résultats décevants des entreprises inquiètent les investisseurs et étouffent le mouvement haussier depuis la rentrée d’automne.
« Les craintes de rechute en récession sont devenues une tradition depuis 2009. 2012 n’échappe pas à cette frousse annuelle », écrit Vincent Delisle, stratège chez Banque Scotia.
Au troisième trimestre, 23 % des entreprises du S&P 500 ont cité le précipice fiscal dans leur appel-conférence, comparativement à une proportion de seulement 9 % un trimestre plus tôt. révèle Savita Subramanian, de Bank of America Merrill Lynch.
Sans chercher à minimiser les risques de la partisannerie à Washington, M. Delisle fait valoir que l’humeur maussade des investisseurs diverge de la bonne tenue de plusieurs données économiques depuis juillet, telles que les ventes de maisons et d’autos, la confiance des consommateurs à un sommet de cinq ans, la création de 173 000 emplois en moyenne par mois, les exportations record en septembre et l’amélioration de l’activité manufacturière en octobre.
« La clé est d’investir quand la Bourse prévoit une récession qui s’avère peu probable. À moins que les indicateurs avancés cassent ou que les mises en chantier ou l’emploi piquent du nez, le mouvement de recul pourrait s’avérer être une bonne occasion d’achat », évoque M. Delisle.
Il est possible que le S&P 500 recule d’encore 5,3 % à 1300 d’ici la fin de l’année, prévient-il.
« Les politiciens américains ne voudront pas commettre un suicide économique. Les négociations s’intensifieront au cours des prochaines semaines », pour éviter des coupes budgétaires et des hausses d’impôts automatiques totalisant 607 milliards de dollars américains, fait valoir le stratège.
L’économie américaine pourrait surprendre encore une fois grâce à la renaissance de l’immobilier, au rebond des exportations et au boom de l’extraction de pétrole et de gaz de shale.
