L’or frôle 2 000 $ US l’once, ce qui rapproche le métal jaune du cours record de 2 400 $ US qu’il a touché le 21 janvier 1980, une fois son prix ajusté pour l’inflation depuis.

La méfiance envers la future valeur des monnaies et la capacité des pays souverains à rembourser leurs dettes créent un climat parfait pour faire de l’or une valeur refuge.

Des signes avant-coureur de repli ?

Bespoke Invesment Group indique que le mouvement haussier actuel de l’or s’étend sur 1013 jours,  soit plus du double du mouvement haussier médian connu, depuis 1975 (418 jours).

De plus, l’or a septuplé depuis onze ans, alors que le gain médian depuis 1975 est plutôt de 64 %.

Bespoke rappelle aussi que l’or a perdu 22 %, entre le 22 septembre et le 13 novembre 2008.

Cette firme de recherche et de gestion rapporte aussi que des clients faisaient la queue dans un magasin de pièces de monnaie de Westport au Connecticut pour vendre leur or. 

Les propriétaires de ce magasin dans un quartier fortuné n’ont jamais vu rien de tel.

« Est-ce un point d’inflection pour l’or ? Qui sait ? Il est néanmoins surprenant de voir autant de gens vouloir transformer leur or en argent sonnant », peut-on lire sur le blogue de Bespoke.

Même les « gold bugs », ces partisans inconditionnels de l’or, commencent à sourciller devant la hausse vertigineuse de l’or et se préparent à un mouvement de repli.

« Rien ne peut monter en ligne droite tout le temps. Une hausse aussi vertigineuse ne plaît qu’aux négociateurs à court terme. Nous verrons sans doute une solide correction, sous peu », a écrit Martin Murenbeeld, économiste en chef de Patrimoine Dundee, dans son bulletin « Gold Monitor ».

L’or a grimpé à un rythme annuel de 110 %, au cours des treize dernières semaines.

Autre signe d’euphorie : le fonds négocié SPDR Gold Trust (NY, SPY) qui calque le cours de l’or a atteint une valeur boursière de 76,7 milliards de dollars américains, le 22 août, une valeur qui dépasse celle du fonds qui copie l’indice S&P 500 (NY, SPX).

Une once d’or équivaut aussi à 23 barils de pétrole, le plus depuis mars 2009 lors du creux de la crise de 2008, a dit pour sa part James Paulsen, de Wells Capital Management, à Bloomberg. À son avis, la peur d’une nouvelle crise économique mondiale est exagérée.