Bourse: avez-vous raflé les gains américains de 14 à 23% de 2015?

Publié le 11/11/2015 à 19:51, mis à jour le 12/11/2015 à 12:28

Bourse: avez-vous raflé les gains américains de 14 à 23% de 2015?

Publié le 11/11/2015 à 19:51, mis à jour le 12/11/2015 à 12:28

Photo: Bloomberg

On lit souvent que la Bourse américaine est fatiguée après six ans de gains et que le S&P 500 n’a rien donné depuis octobre 2014.

La baisse persistante des prix du pétrole et la menace d’une première hausse du taux directeur américain en neuf ans nourrissent aussi un sentiment d’anxiété.

Pourtant, les actions américaines ont encore une fois procuré des rendements exceptionnels cette année, bien loin des manchettes alarmistes qui ornent fréquemment les médias numériques surtout.

En dollars canadiens, les trois grands indices américains ont procuré des rendements qui varient de 13,7% pour le Dow Jones, de 15,4% pour le S&P 500 et de 22,7% pour le Nasdaq, à dominante technologique.

Même si ces rendements proviennent en bonne partie de la dépréciation de 12,5% de notre monnaie par rapport au billet vert, les investisseurs qui ont gardé le cap peuvent se féliciter d’avoir joué la carte de la diversification américaine.

Un portefeuille qui aurait été réparti également entre ces trois indices, et le S&P/TSX (qui a perdu 8,7%) aurait fourni un rendement de 10,8% cette année, un taux bien supérieur à la moyenne de 7% que fournissent les actions, à très long terme.

Et ceux qui ont eu le bon instinct d’acheter aux États-Unis lorsque notre huard valait 1,05$US, en juillet 2011, s’en frottent encore plus les mains.

Le huard ne reperdra pas un autre 30%

Rétrospectivement, le bilan de 2015 en étonnera plus d’un, mais la suite des choses est évidemment plus corsée pour les investisseurs.

Certains voient le huard reculer jusqu’à 0,69$US (en raison des dommages causés par la déprime persistante des matières premières et de l’effet qu’aurait une remontée des taux américains sur le billet vert).

Il est par contre fort peu probable que notre monnaie perde un autre 30% de sa valeur, comme elle l'a fait depuis quatre ans.

Sous cet angle, les placements aux États-Unis perdent un peu de leur attrait, surtout que la reprise américaine aura dix ans en 2016, soit plus du double de la moyenne des 34 cycles économiques, depuis 1900.

L’économiste Zach Pandl, de Goldman Sachs, estime à 60% les probabilités que l’économie américaine connaisse une dixième année de croissance économique l’an prochain, qui rivaliserait le record des années 1990(celui-ci a aussi connu un long marché haussier de 9,4 ans).

D’autres sont encore plus confiants.

David Doyle, stratégiste de Macquarie Research, rappelle à chaque fois qu’il le peut à quel point la résilience de l’économie américaine est sous-estimée.

Dans deux récents rapports, il énumère un total de 20 indicateurs plus au moins connus qui révèlent que l’économie américaine se porte mieux qu’on le croit.

Ces indicateurs varient de la hausse annuelle de 8,5% des investissements privés en R&D, au bond annuel de 60% des investissements dans les usines de fabrication, en passant par l’accélération du taux d’embarquement des passagers aériens et par l’arrivée de 3,5 millions de diplômés universitaires dans le main-d’œuvre depuis deux ans.

Il faut aussi mettre les choses en perspectives. Si les indices américains continuent de donner des rendements nettement supérieurs à ceux de la Bourse canadienne, sur une longue période, une ponction annuelle d’un pourcent en raison de la devise, à titre d’exemple, ne serait pas un drame.

Combler les lacunes canadiennes

Abstraction faite du taux de change, la Bourse américaine a aussi l’avantage de combler les lacunes canadiennes. Les secteurs industriel, de la consommation discrétionnaire et de base, de la santé et de la technologie sont nettement mieux garnis au sud de la frontière.

À long terme, un investisseur qui consacrerait 100% de ses actions à la Bourse canadienne se retrouve dans la pire des situations: son portefeuille produit le rendement le plus faible et la volatilité la plus élevée, avait révélé Martin Roberge, le stratège quantitatif de Canaccord Genuity, dans un rapport publié en 2014.

Plus on ajoute des actions américaines, plus la volatilité diminue et plus les rendements augmentent, dans une analyse risque-rendement.

La répartition optimale selon son analyse est une proportion de 60% en actions américaines et de 40% en actions canadiennes, avait-il alors suggéré. Lisez le blogue sur les bienfaits d’un portefeuille nord-américain.

À propos de ce blogue

La Sentinelle de la Bourse se veut un blogue pour les investisseurs qui s¹intéressent aux rouages de la Bourse et aux marchés financiers. Son objectif : surveiller et débusquer des repères financiers pertinents pour prendre le pouls des Bourses et ainsi mieux aiguiller les décisions de placement de l¹investisseur.

Dominique Beauchamp
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