Beauchamp – La Fed choisit la prudence

Publié le 18/09/2013 à 16:50, mis à jour le 19/09/2013 à 06:39

Beauchamp – La Fed choisit la prudence

Publié le 18/09/2013 à 16:50, mis à jour le 19/09/2013 à 06:39

Ben Bernanke, grand patron de la Fed, ne s'est pas fait prier pour continuer de stimuler l'économie.Photo: Bloomberg

BLOGUE. La Réserve fédérale a beau être plus transparente que jamais dans ses communications, en multipliant les conférences de presse et en fournissant des repères précis concernant son processus de décision, elle surprend encore les marchés en prolongeant ses rachats d’obligations et de titres hypothécaires de 85 milliards par mois.

Le message : l’économie et l’emploi ne sont pas encore assez solides pour se tenir sur leurs deux jambes, sans l’aide de stéroïdes.

De plus, une majorité des gouverneurs de la Fed et des présidents des Réserves fédérales régionales ne prévoient pas de hausse du taux directeur avant 2015. À la fin de 2016, le taux directeur atteindrait 2 %, alors qu’il devrait être à 4 % si l’économie était à son plein potentiel, selon la médiane de leurs prévisions.

Lisez aussi Bernard Mooney: La Fed égale à elle-même

Les investisseurs ont choisi de faire abstraction de l’économie fragile et de saluer le fait que la Fed soutiendra l’économie et la confiance des ménages pendant les négociations budgétaires et le débat sur le plafond de la dette américaine cet automne, en propulsant les indices amércains à de nouveaux sommets.

La suite des choses reste entièrement tributaire des données économiques.

Voici quelques réactions à chaud :

Martin Roberge, stratège quantitatif de Canaccord Genuity :

« Le statuquo est conforme à ceux qui prévoyaient que la Fed de bougerait pas avant décembre. À court terme, les bénéficiaires en Bourse seront les secteurs qui dépendent des taux, mais leur rebond ne constitue pas une nouvelle tendance. Leur hausse constitue une nouvelle occasion de quitter les secteurs les plus prudents pour faire plus de place en portefeuille aux titres industriels et des technologies, qui profiteront d’un nouveau cycle mondial de dépenses des entreprises et les producteurs d’énergie et de métaux, qui profiteront des dépenses à la consommation. La secteur financier profitera moins du statuquo puisque l’écart entre les taux à court et à long terme sera moins favorable que prévu pour leurs marges d’intérêt sur leurs prêts ».

Stéfane Marion, économiste en chef et stratège de la Financière Banque Nationale :

« La Fed est clairement préoccupée par les effets négatifs de la hausse récente des taux à long terme et par le marché de l’emploi. Elle a donc choisi de jouer de prudence. M. Bernanke semble de plus en plus enclin à laisser à son/sa successeur la décision de mettre fin axu rachats d’obligations ».

Mohamed El-Erian, co-chef des investissements chez Pimco :

“ Le Réserve fédérale est très préoccupée par le manque d’élan de l’économie en général et préfère prendre le risque de rester accomodante trop longtemps que celui de retirer les liquidités prématurément ».

 

À propos de ce blogue

La Sentinelle de la Bourse se veut un blogue pour les investisseurs qui s¹intéressent aux rouages de la Bourse et aux marchés financiers. Son objectif : surveiller et débusquer des repères financiers pertinents pour prendre le pouls des Bourses et ainsi mieux aiguiller les décisions de placement de l¹investisseur.

Dominique Beauchamp
Sujets liés

Économie , Bourse

Blogues similaires

Bourse: la Banque Royale fait trembler le marché des actions privilégiées

BALADO. La Banque Royale envoie un signal clair qu'elle pourrait racheter toutes ses actions privilégiées.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Verizon, le nouveau défi de Manon Brouillette

Édition du 16 Juin 2021 | Stéphane Rolland

ANALYSE. La notoriété a une dimension régionale. La nomination de Manon Brouillette à la ...