Bon, il semble bien que le PDG de la CIBC mérite son salaire. En tout cas, aux yeux des actionnaires. Lors de l'assemblée, on a appliqué le principe du "say on pay", selon lequel les actionnaires peuvent se prononcer sur le mode de rémunération de la direction. C'est une nouveauté. Au Canada, 13 institutions financières ont accepté de se soumettre à l'exercice, dont Manuvie et Sun Life. Aux États-Unis, il y en aura 47.
Il faut savoir que le catalyseur de cet exercice est bien différent au Canada et aux États-Unis. Ici, ce sont les actionnaires qui ont exercé de la pression pour que se tienne ce vote. Aux États-Unis, la pression vient des législateurs. On voit très bien les différences de cultures.
Les avis sont partagés sur l'utilité de cet exercice. Certains y sont favorables, pour des raisons de transparence, de contrôle et d'équité. D'autres affirment que la rémunération des dirigeants est devenue tellement complexe que même les administrateurs ont du mal à s'y retrouver. Alors, comment une assemblée peut-elle en juger?
Je suis plutôt d'accord. La démocracie a ses limites. Pour voter, il faut comprendre ce sur quoi on vote. Objectivement, un PDG sera toujours payé beaucoup plus qu'un employé de premier niveau. Et personne n'a été en mesure de me dire quel est le multiple acceptable. Ensuite, le salaire de tout employé doit être établi en fonction de sa performance. Or, pour évaluer si quelqu'un a performé encore faut-il savoir ce qu'on lui a donné comme objectifs.
Ainsi, pour l'instant, le "say on pay" est un exercice intéressant voyons voir s'il peut devenir un exercice utile.
Comme le mentionne si justement le reportage National Post, on verra bien ce qui se passera lorsqu'une assemblée votera contre la rémunération d'un PDG.
À regarder: un diaporama présentant 10 histoires qu'il faut avoir à l'oeil pour les prochains jours.
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