[Photo : Patagonia]

BLOGUE En Californie, à Hawaï, en Virginie, au Maryland, au Vermont, au New Jersey et en Grande-Bretagne, il existe désormais un nouveau type d’entreprise: la corporation B.

À mi-chemin entre l’entreprise à but non-lucratif et la “vraie” entreprise , la corporation B n’est pas soumise aux mêmes impératifs de profits qu’une entreprise régulière. Lorsque sa direction ou son CA prend des décisions, ils peuvent considérer d’autres aspects que le rendement financier sans qu’on leur en tienne rigueur. En fait, ses administrateurs sont protégés légalement contre des poursuites en cas de décision où l’aspect financier ne fut pas le premier critère de choix.

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Le fabricant de vêtements de plein air Patagonia est une entreprise de type B. Le 3 janvier dernier elle est devenue la première société californienne à obtenir ce statut. Son fondateur, Yvon Chouinard, un Américain d'originie québécoise qui a publié en 2007 le livre  "Homme d'affaires malgré moi", (Vous pouvez lire ici l'entrevue que j'ai réalisée avec lui en Californie ) a toujours vu son entreprise comme un levier pour contribuer à l’avancement de la cause environnementale. Désormais, il pourra le faire plus librement.

Pourquoi avoir créé une nouvelle catégorie d’entreprises? Pourquoi les corporations B ne contentent-elles pas d’être des organismes à but non lucratif? Parce que ce statut est trop restrictif lorsque vient le temps de recueillir du financement.

Or, les entreprises de type B ne sont pas opposées au profit. Au contraire. Puisque leur but consiste à utiliser leur pouvoir et leurs ressources pour régler des problèmes sociétaux et environnementaux, il est essentiel que ces entreprises soient profitables.

Mais, le profit n’est pas leur ultime critère de décision. Et elles ne sont pas soumises à la dictature du court terme.

Il existe en ce moment 506 entreprises de type B réparties dans 60 secteurs différents. On en trouve même une au Canada. Elles cumulent des revenus de 2,9 G$.

Le concept de corporation de type B vient combler un vide. Entre l’organisme à but non-lucratif et l’entreprise traditionnelle, il existe désormais une autre voie. Je m’en réjouis. On sort toujours plus gagnant lorsque l'on conjugue le meilleur de différents univers.

La capitalisme devrait pouvoir emprunter plusieurs visages pour répondre à différentes aspirations. C’est sa seule chance de s’en sortir.

Lire ici ma chronique précédente