Un investisseur responsable, ça ressemble à ça

Publié le 29/03/2016 à 14:39

Un investisseur responsable, ça ressemble à ça

Publié le 29/03/2016 à 14:39

Par Diane Bérard

Geneviève Ferdais, médecin de famille et investisseure responsable

À quoi ressemble un investisseur responsable et qu’est-ce qui l’anime?

Jetez un œil à la campagne « Le vrai visage de l’investissement responsable », qui aura lieu tout le mois d’avril.

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Quelques exemples de témoignages

« En tant que médecin, je ne peux que traiter une partie des choses. Pour moi, l’investissement responsable c’est une façon d’agir en début de cycle plutôt qu’à la fin. » Geneviève Ferdais, médecin de famille



« L’investissement responsable était pour moi une occasion d’aligner mon épargne avec mes valeurs. J’achète des actions et des obligations sans intermédiaire. Je favorise une logique d’exclusion, tout en gardant une vue globale sur la performance financière, sociale et environnementale de l’entreprise ou du gouvernement dans lequel j’investis. Cela demande plus de recherche avant l’achat, mais on se sent plus confortable avec nos décisions à la fin. » Julien Hivon, conseiller en sécurité des TI

« Après mes longues études, j’ai enfin commencé à faire de l’argent et me demandais quoi en faire. J’ai toujours été préoccupée par les droits de la personne et l’environnement et j’étais consciente des risques éthiques d’investir dans des fonds communs «réguliers». C’était au début des années 2000, alors que les grandes institutions québécoises n’avaient pas encore de fonds responsables. J’ai eu la chance de lire un article qui m’a incité à m’impliquer dans le Groupe d’investissement éthique. Le GIE investit environ 40% de ses actifs dans des investissements communautaires, qui sont par la suite prêtés à des femmes en milieu défavorisé pour les aider à démarrer leur micro-entreprise. L’autre 60% est investi dans des actions de petites compagnies visionnaires au niveau environnemental ainsi que dans des actions de plus grandes sociétés, dont le profil a été étudié par un comité du GIE. (…) Je suis toujours surprise et déçue de voir à quel point les grandes banques canadiennes ne semblent pas encore faire beaucoup d’efforts pour offrir des placements responsables. » Elizabeth Patterson, avocate chez Dionne Schulze

Ces témoignages proviennent du site québécois ethiquette.ca. Une plateforme indépendante développée et gérée par l’Observatoire de la consommation responsable (CR) de l’ESG UQAM.

La campagne « Le vrai visage de l’investissement responsable » vise deux buts

-surmonter la barrière du manque de confiance de la population envers ce type d’investissement;

-inspirer d’autres investisseurs à pratiquer ce type d’investissement ou à l’explorer.

Au cours du mois d’avril s’ajouteront, entre autres, des témoignages de conseillers financiers qui expliqueront pourquoi ils vendent des produits d’investissement responsable. Tous ceux et celles qui le souhaitent peuvent ajouter leur témoignage à ce site en remplissant un formulaire en ligne.

Les principales barrières à l’investissement responsable

-L’incertitude face aux rendements;

-la méfiance envers les produits offerts;

-le manque de connaissance de cette formule;

-le manque de compréhension ou de capacité d’évaluation des impacts de ces investissements;

-l’offre limitée de produits;

-le manque d’intérêt, de connaissance ou d’incitatifs financiers pour les professionnels de l’investissement, ce qui ne les incitent pas à proposer ces produits.

Les chemins qui mènent à l’investissement responsable

« J’ai reçu un héritage, confie Brenda Plant, cofondatrice de la plateforme ethiquette.ca avec Fabien Durif. Ça m’a forcé à réfléchir à ce que j’allais faire de cet argent. »

Diplômée en service social, Brenda Plant avait très peu de connaissances de l’investissement. Ses valeurs, et son désir d’aligner l’investissement de son nouveau pécule avec celles-ci, l’incitent à se perfectionner.

En 2002, dans le cadre d’une maîtrise en gestion à HEC, Brenda complète la première étude nord-américaine qui s’intéresse à l’adéquation entre la façon dont les Fondations et les fonds de dotation gèrent leurs actifs et les valeurs qu’elles défendent. Résultat : à cette époque, très peu d’organismes de ce type pensent à gérer leurs actifs en fonction de leur mission sociale. Il existe une fracture entre les 3,5% qu’ils consacrent chaque année à leurs activités philanthropiques et le reste de leurs actifs. « Certains fondations d’hôpitaux, par exemple, investissaient dans l’industrie du tabac », raconte Brenda Plant.

Depuis cette étude, et d’autres qui ont suivies, plusieurs fondations ont revu la gestion de leur portefeuille d’investissement pour y injecter davantage de cohérence envers leur mission sociale.

Cette intention d’aligner valeurs et investissement progresse aussi chez les investisseurs individuels.

« C’est l’œuf et la poule, faut-il travailler auprès des conseillers financiers pour qu’ils offrent davantage de produits d’investissement responsable ou consacrer plutôt les efforts à l’éducation des investisseurs pour qu’ils réclament des produits? », demande Brenda Plant.

En marge de cette question philosophique, Brenda Plant ajoute une autre considération, plus terre-à-terre, «Pour l’instant, je me heurte à un problème très concret : les conseillers financiers sont habitués à ce qu’on les invite à des activités formation gratuites, qui leur accordent des crédits, où le lunch est fourni. Je peux offrir la formation et je suis accréditée, mais en tant que consultant autonome je ne peux pas fournir le lunch ni la salle de luxe.»

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