Uber, votre transporteur officiel sur Mars

Publié le 22/01/2018 à 11:10

Uber, votre transporteur officiel sur Mars

Publié le 22/01/2018 à 11:10

Par Diane Bérard

Extrait d'«Uber Mars» (Youtube).

SÉRIE| Devenez futurologue en 4 clics - Ceci est le troisième article inspiré du cours «Techniques d’analyse stratégique» de la firme Competia. Vous pouvez consulter l'article 1, «La crème glacée est-elle un substitut au Coke» ici. Et l’article 2, «Les ostéopathes devraient-ils d’inquiéter de la légalisation de la marijuana?», ici.

Imaginez l’avenir de votre entreprise comme une série d’escaliers.

Les premières marches sont longues et peu élevées. Elles correspondent à l’époque où vous cherchez des options de croissance. Les gains sont à peu près nuls, d’où la faible élévation des marches.

Celles qui suivent sont plus courtes et plus élevées. Vous testez des concepts et, si tout va bien, vous commencez à en tirer des revenus.

On progresse vers des marches encore plus courtes et plus élevées. Au cours de cette phase, votre organisation massifie ses concepts. Les gains atteignent leur plein potentiel.

Les marches suivantes redeviennent plus longues et moins élevées. L’entreprise tire le maximum de ces produits avant qu’il soit trop tard. Bientôt, il faudra gérer le déclin de ces concepts. Il est temps d’ajouter d’autres marches ou de construire de nouveaux escaliers

Une entreprise peut avoir plusieurs escaliers parallèles. Voici les escaliers de la multinationale Disney, tel que présenté par la firme McKinsey.

L’escalier de Mickey Mouse

Tout débute par la compétence première de Disney, l’animation. À partir de celle-ci, l’escalier mène vers les films et la télévision jusqu’à l’acquisition de sociétés de production.

En parallèle, la production de films d’animation permet la création d’un nouvel escalier, celui des produits dérivés qui inspirent à leur tour la publication de musique et de livres. Ceci mène à la construction de magasins et, éventuellement, de logiciels d’effets spéciaux.

Comme je l’ai expliqué au début, une entreprise peut avoir plusieurs escaliers parallèles.

La présentation «Staircases to Growth» de McKinsey

Chaque escalier sera plus ou moins long selon la capacité d’une organisation à exploiter, et extrapoler, ses capacités et de ses compétences.

L’escalier d’Uber

Prenons le cas d’une autre multinationale, Uber. Jusqu’où pourrait-elle déployer son modèle de départ?

Pour répondre à cette question, nous avons d’abord identifié les compétences-clés d’Uber.

Si vous souhaitez mener l’exercice pour votre organisation, voici les catégories que McKinsey suggère de fouiller :

1- vos compétences d’affaires générales (capacité à faire des acquisitions, gestion du risque, gestion financière, etc.) ;

2- vos compétences pour la croissance (productivité du capital, capacité à gérer la réglementation);

3- vos actifs particuliers (un réseau, des infrastructures, une marque, de l’information, des licences, des brevets, etc);

4- des relations spéciales que vous entretenez avec certains acteurs ou certaines parties prenantes.

Notre équipe a retenu trois compétences-clé pour Uber :

1- La masse de données que l’organisation accumule quotidiennement sur les déplacements (actif particulier)

2- La capacité d’arrimer une offre et une demande à travers une plate-forme;

3- L’expertise en transport.

À partir de l’expertise 2, nous avons ajouté une sous-compétence: la capacité à gérer les périodes de pointe.

Uber pourrait, par exemple, développer un service pour les situations de crise ou de forte demande: les catastrophes naturelles (permettre de relier les besoins et les gens qui peuvent aider), les situations d’urgence, etc. Pourquoi pas Uber ambulance, par exemple?

À partir de l’expertise 1, on pourrait imaginer qu’Uber se lancer dans une activité liée à l’immobilier. Après tout, elle sait où les gens se déplacent le plus souvent et comment ces déplacements évoluent.

En fait, Uber possède beaucoup d’information de type style de vie, ce qui lui donne le potentiel de déployer son escalier dans plusieurs direction.

Parmi les chauffeurs Uber, on trouve des étudiants. Peut-on imaginer Uber se lancer dans les services financiers pour les jeunes: les prêts étudiants, par exemple. Uber Bank offrirait aux chauffeurs étudiants un incitatif à compléter leurs études, ce qui lui permet de les garder à son emploi plus longtemps.

Parlons du transport des enfants aux activités parascolaires. On pourrait imaginer le service Uber Hobby, à la rescousse des parents débordés.

Je vous laisse sur ces images de la bande-annonce de la série documentaire Mars, réalisée par National Géographic, en partenariat avec Uber. Il semble qu’Uber ‘est laissée aller à imaginer un escalier de croissance qui peut la mener sur Mars…

 

Le prochain article de cette série «Devenez futurologue en 4 clics» portera sur les scénarios d'avenir.


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