Tendance, plus d'information rend-il plus intelligent?

Publié le 21/12/2011 à 17:58, mis à jour le 21/12/2011 à 18:12

Tendance, plus d'information rend-il plus intelligent?

Publié le 21/12/2011 à 17:58, mis à jour le 21/12/2011 à 18:12

Par Diane BĂ©rard

BLOGUE Nous sommes de plus en plus informés, mais prenons-nous de meilleures décisions pour autant? Plus d’information rend-il plus intelligent?

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 En 2011, les dirigeants prennent-ils des décisions plus éclairées que leurs homologues des années 80 ou 90?

 Cette question m’est venue alors que je parcourais les mille et un palmarès des tendances 2012. Eh oui, voici venu le temps des bilans et des prévisions.

 Pour ma part, une tendance seule ne me suffit pas. Je préfère dessiner des liens entre elles. Croisons donc deux tendances, l'une venue de l'univers de la gestion et, l'autre, de l'univers de la technologie et voyons où cela nous mène.

 Tendance technologie : le Big data. Vous avez peut-être entedue ou lu l’expression.Et vous la verrez encore plus en 2012. Elle illustre la masse de données que produisent désormais les individus, les entreprises et  les organisations. Les infos que vous générez en utlisant votre téléphone mobile, en joignant un programme de fidélité, en achetant en ligne… Les études de vieille stratégique, technologique et autres. Une masse d’infos qui se transforme en manne en donnant naissance à tout un secteur. Consultants, développeurs, programmes, marketers... ils sont nombeux à vouloir nous aider à “organiser” et “monétiser” cette océan d’informations.

 Normal, le but n’est pas de laisser dormir cette mine d’or, non? Quoi de mieux que de pouvoir suivre en temps réel les humeurs de ses clients, de ses fournisseurs, de ses concurrents, des marchés, etc. Et de pouvoir réagir, s’ajuster vite, tout de suite!

 Tendance gestion: le courtermisme. Une mauvaise habitude qui incite à prendre des risques excessifs, à hypothéquer demain pour profiter d’aujourd’hui, à croire qu’un “tiens” vaut mieux que deux “tu l’auras”, etc

 Depuis la crise, et même un peu avant, des voix commencent à s'élever pour dénoncer le courtermisme. On suggère de le remplacer par une vision plus réfléchie - moins chaotique- reposant sur des préoccupations à long terme.

 Qu’arrive-t-il lorsque vous croisez la tendance “big data” et la tendance “courtermisme”? Encore plus de courtermisme, comme le soulève ici Bradley Kreit, chercheur à l’Institute for the Future, à Pao Alto, en Californie.

 Je partage ses préoccupations. Plus vous disposez d’informations en temps réel plus vous devenez esclave du présent. Et plus grande devient la tentation de vous ajuster au “goût du jour”. Mais, les vagues de surface et les vagues de fond n’ont rien en commun. Et concentrer son attention sur les premières la détourne des secondes, qui, elles, causent bien plus de ravages.

 La question de Bradley Kreit: la multiplication du “big data” rendra-t-elle les entreprises plus accros au court terme?

 Ma question: le “big data” tuera-t-il dans l’oeuf l’embryon de prise de conscience à propos des dommages collatéraux du courtermisme?  

  Si oui, alors ce sera la preuve que plus d’information ne nous rend pas nécessairement plus intelligent.

 Lire ici ma chronique précédente

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