Voici les rois du cybercommerce chinois

Publié le 11/09/2015 à 08:25

Voici les rois du cybercommerce chinois

Publié le 11/09/2015 à 08:25

Par Diane Bérard

Chen Wei a fondé Didi Mobilité, une sorte de Uber +

Je me trouve à Dalian, en Chine. J’assiste au Forum économique mondial des nouveaux champions. Hier, j’ai fait connaissance avec deux méga vedettes du commerce en ligne chinois : Cheng Wei, fondateur et président de Didi Kuaidi et Zhang Tao, fondateur et pdg de Dianping. Didi Kuaidi c’est Uber +. Dianping c’est Yelp, Open Table et Groupon.

Didi Kuaidi est née de la fusion de deux applications de taxis. En juillet, cette société a recueilli 2G$, entre autres auprès d’un fonds souverain chinois. Sa valorisation s’élève à 15GS, soit 1/3 de celle d’Uber. Il y a trois jours, Didi Kuaidi a changé son nom pour « Didi mobilité ». Chaque jour, Didi mobilité dessert 10 millions de consommateurs. Voyons un peu l’évolution de cette société. Il y un an, l’application n’offrait que le service de taxi. Il y a cinq mois, les services de transport personnalisés furent ajoutés. Il y a trois mois, le covoiturage. Il y a un mois, les déplacements en autobus.

« Au début, on ne visait qu’à combler les problèmes d’accès au taxi à l’heure de pointe en nous attaquant à l’asymétrie d’information, confie le jeune entrepreneur. Puis, nous avons réalisé que les problèmes de mobilité dépassent largement l’accès au taxi. Les consommateurs ont besoin d’accéder à toutes les formes de transports disponibles. Nous observons le marché et nous réagissons… rapidement. »

Didi mobilité, un « me-too » d’Uber ? «La Chine s’est longtemps contentée d’imiter les entreprises occidentales. Ce temps est révolu», insiste Cheng Wei. «La concurrence ne me fait pas peur. Elle m’empêche de me reposer sur vos lauriers. Et aussi de dériver.» Didi a soudainement beaucoup d’argent à sa disposition. Ce qui n’est pas nécessairement mieux que de ne pas en avoir, estime son fondateur, Cheng Wei « Nous devons faire les bons choix, utiliser ces nouvelles ressources de façon optimale. » De sages paroles compte tenu de la diversification que Didi mobilité vient d’entamer et du rythme de celle-ci.

Que réserve l’avenir pour Didi mobilité? «Dans le passé, nous nous sommes concentrés sur la technologie pour déployer notre offre. Il faut voir plus large. Notre personnel manque d’expérience, il faut les former. Et puis, pour nous développer, il va falloir soigner nos relations gouvernementales.» Cheng Wei est ambitieux, mais il demeure réaliste. «Nos premières années ont été difficiles. Nous avons subi beaucoup de pression de la part de la concurrence, des financiers, des médias. J’ai dit à mon équipe de s’accrocher. Aujourd’hui, nous connaissons le succès, mais tout n’est pas réglé pour autant. Le succès amène simplement d’autres défis. »

Cheng Wei appartient à la nouvelle génération d’entrepreneurs du cybercommerce chinois. Zhang Tao, lui, en est un pionnier. Il a lancé Dianping en 2003. Zhang Tao est un entrepreneur et un foodie. «J’ai vécu dix ans aux États-Unis. Je me suis habitué à manger dans de bons restaurants. De retour en Chine, je voulais maintenir ce mode de vie. Mais je n’arrivais pas à trouver de bons restaurants. Pourtant, je savais qu’ils existaient. Manger au restaurant fait partie de la culture chinoise. Mais comment identifier les bons établissements?» Ainsi est né le site Dianping. On lui accorde aujourd’hui une valeur de 4G$. En décembre 2014, Dianping a amassé 1,1G$US. Parmi les investisseurs, le fabricant de téléphones Xiaomi et le géant internet Tencent.

Tout comme Cheng Wei, Zhang Tao a de l’ambition. « Je veux développer un site « style de vie ». Après les restaurants, nous ajouterons les salons de coiffure et tout ce qui est lié au tourisme. »

Malgré son enthousiasme et ses projets, Zhang Tao se trouve déjà «vieux». Il évoque la relève, de la prochaine vague d’entrepreneurs. « La prochaine génération vivra mieux que nous. Mon fils de 11 ans, par exemple, peut lire un livre de 50 pages en anglais. À son âge, cela m’aurait été impossible. »

Le gouvernement chinois se dit pro-entrepreneurial. Cela se traduit-il concrètement? « Disons que ma génération a attendu d’avoir gradué pour se lancer en affaires. Celle qui nous suit le fait pendant qu’elle est encore à l’université. »

En quoi les jeunes Chinois diffèrent-ils de leurs aînés? «La génération née dans les années 60 et 70 était mue par le sens des responsabilités. Les jeunes nés dans les années 80 et 90 sont guidés par leurs rêves et leurs passions. »

Et quel est le prérequis pour celui qui veut faire des affaires en Chine, qu’il soit Chinois ou étranger? « On ne peut pas réussir en Chine dans le secteur du e-commerce, et même dans plusieurs secteurs, si on ne prend pas le temps de comprendre la classe moyenne. »

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