Qui et quoi surveiller en 2016?

Publié le 28/12/2015 à 16:38

Qui et quoi surveiller en 2016?

Publié le 28/12/2015 à 16:38

Par Diane Bérard

Le couple Maude-Hélène Desroches et Jean-Martin Fortier teste l'agriculture à petite échelle

Qui et quoi faut-il surveiller en 2016?

1- Paul Tudor Jones, le gestionnaire de fonds justicier

Tudor Jones «vaut» 4,5G$US. Il aime le capitalisme et le capitalisme lui rend bien. Mais depuis qu’il fréquente Deepak Chopra, le «médecin des organisations», Tudor Jones éprouve un peu de la difficulté avec un effet secondaire dudit capitalisme: les inégalités.

«Si tu avais assisté aux réunions du mouvement Occupy Wall Street et senti toute la rage de la classe moyenne américaine, tu serais inquiet», a confié M. Chopra à Tudor Jones. Chopra enseigne le cours Just Capitalism & Cause-Driven Marketing à l’Université Columbia. Il a présenté à Tudor Jones l’idée d’un des ses étudiants: créer un indice boursier qui attirerait du capital aux entreprises qui traitent bien leur personnel et leur communauté.

Curieux, Tudor Jones se met à fouiller et découvre que pendant qu’il faisait fortune de façon traditionnelle, un autre type d’investissement s’est développé: l’investissement socialement responsable. Une industrie de 6,6 trillions de dollars américains passée sous son radar.

Il décide de rétablir la situation. Le 22 avril 2015, M. Jones lance Just Capital, une OBNL qui a pour mission «d’inciter les entreprises à adopter un comportement plus juste».

D’ailleurs, les mots «juste», «justice» et «justesse» seront très populaires en 2016. On parlera de «salaire juste», «d’action juste», «de juste part d’impôt», etc.

À inscrire à vos agendas: en septembre 2016, Just Capital dévoilera son classement des 1000 plus grandes entreprises en fonction de la justesse de leur comportement. Ce sera le «People Index». Ce classement sera le fruit de nombreux sondages quantitatifs et qualitatifs auprès de milliers d’Américains.

Une découverte intéressante: l’Américain moyen juge d’un comportement juste bien plus en fonction de la façon dont les employés sont traités que selon la rémunération du pdg.

Les trois composantes d’un comportement juste selon Just Capital

1-L’impact juste (Just Impact)

Ceci inclut les droits humains (Les employés outre-mer sont-ils traités aussi justement que les employés à domicile?), l’impact environnemental, qui inclut l’utilisation des ressources, l’utilisation de l’énergie et l’impact des produits (l’entreprise se soucie-t-elle que la communauté où elle mène ses affaires, soit la plus possible exempte de pollution?), les relations avec la communauté et la philanthropie, l’éthique et l’honnêteté (activité politique, respect des lois, honnêteté dans les communications et comportement fiscal) et la création d’emplois.

2-L’achat juste(Just Buy)

Ceci inclut l’impact des produits sur les clients et sur la société, donc  la production de produits non nocifs ni dangereux. Cet aspect tient aussi compte de la satisfaction des clients et de la valeur du produit qui leur est proposé.

3-L’investissement juste (Just Invest)

De quelle façon l’entreprise gère-t-elle les enjeux de gouvernance et quelle est sa relation au profit? Il est question, entre autres, de parité au CA et dans les postes de direction, de l’indépendance et de l’expertise du CA et de la clarté des échanges avec les investisseurs.

2- Boyan Slat, l’écologiste qui fait la guerre au plastique flottant

Cet écologiste néerlandais a 21 ans. Son projet, Ocean Cleanup, vise à nettoyer l'Océan Pacifique d’ici 10 ans.

Son aventure débute il y a cinq ans alors qu’il a mobilisé suffisamment de gens et d’argent pour réaliser et implanter une barrière de 40 mètres près des Açores. Ce projet-pilote démontre qu’en plaçant une barrière flottante en V à l’endroit où les marées créent des tourbillons, on peut récolter les déchets flottants (surtout composés de plastiques) efficacement sans nuire à la vie marine.

En 2016, une barrière de 2000 mètres de long sera installée au large des côtes de Tsushima, entre le Japon et la Corée. Si tout se passe bien, elle y restera pendant deux ans. Les déchets récoltés seraient utilisés pour produire de l’énergie.

Le jeune Slat ne manque pas d’ambition. D’ici cinq ans, il compte installer une barrière de 100km qui permettrait de nettoyer la moitié des déchets du Pacifique, entre Hawaï et la Californie.

3- La pollution en Chine

J’aurais pu écrire «la politique environnementale chinoise», mais je crois qu’il est plus facile de suivre ce qui ce voit que ce qui se passe derrière les portes closes du parti communiste du pays. Et puis, mentionnons que certains restaurants ont commencé à ajouter un montant supplémentaire à l’addition, parce qu’ils sont équipés de purificateurs puissants et donnent accès à de l’air pur. Ça en dit long sur le sérieux de la situation.

4- Le fintech

Issu de la contraction des termes «finance» et «technologie», le secteur de la  fintech se compose d"entreprises qui utilisent la technologie pour révolutionner les services financiers.

On connaît déjà les plateformes de financement participatif. S’ajoutent toutes sortes de services. Par exemple, parmi les entreprises à surveiller, l’Américaine Betterment. Démarrée par Jon Stein, spécialisée dans les services-conseils financiers aux Milléniaux.

Les frais annuels de gestion? 0,35% pour les portefeuilles de 10 000$ et moins, 0,25% pour les portefeuilles entre 10 000$ et 100 000$ et 0,15% pour les portefeuilles de 100 000$ et plus. Et aucun frais d'achat ni de vente ni de frais de transactions ni de frais pour modifier la composition du portefeuille.

Mentionnons aussi InVenture, une création de Shivani Siroya. La jeune femme a attiré des investisseurs comme Chris Hugues, cofondateur de Facebook, Nathan Gettings, cofondateur de Palantir et PayPal et Vikram Pandit, ex-pdg de Citigroup. InVenture offre une application mobile pour pallier aux lacunes du crédit traditionnel dans les pays émergents.

5- Le foodtech

Contrairement à la fintech, le foodtech implique deux chaînes logistiques: l’une réelle et l’autre virtuelle. Cela pose un défi supplémentaire et explique pourquoi, malgré l’engouement autour de l’agriculture de proximité, le foodtech tarde à se répandre à grande échelle. Mais il progresse.

Au Québec, il connaît de beaux succès grâce, entre autres, à la plateforme Provender. Aux États-Unis, on surveille, entre autres, Farmigo. Créée par Benzi Ronen. Farmigo se veut une version contemporaine du marché fermier. Attendu que tous les citoyens n’ont pas accès à un marché fermier dans leur quartier, la plateforme Farmigo permet de commander ses aliments en ligne auprès des agriculteurs pour les cueillir dans une école ou un bureau près de son domicile.

On peut faire une épicerie complète sur Farmigo: légumes, poisson, viande, produits laitiers, etc. En plus d’exploiter la technologie, Farmigo repose sur une autre tendance: la collaboration. La plateforme encourage la formation de communautés d’achat dirigée par un leader bénévole issu du milieu. C’est lui qui trouve le lieu de livraison des provisions et qui anime la communauté. La croissance de Farmigo se construit donc aussi à travers ces ambassadeurs.

6- Jean-Martin Fortier, et Maude-Hélène Desroches, les petits agriculteurs qui voient grand

Ils sont cofondateurs des Jardins de la Grenilette. Ils sont les auteurs du livre «Le jardinier-maraîcher». Ensemble, ils mènent un projet-pilote de ferme écologique diversifiée à petite échelle. Ce projet est financé en partie par la famille Desmarais.

Il faut garder un oeil sur ce projet parce que, comme plusieurs secteurs, l’agriculture souffre d’un grave problème de relève. Peu de jeunes désirent prendre le relais de leurs parents. Cette vie leur semble trop difficile. Il faut revoir la production aussi bien que la chaîne logistique pour rendre ce métier plus attrayant. Ce jeune couple  fait partie de ceux qui dessinent le nouveau secteur agricole.

7-Janet Wang, directrice du développement international, Groupe Alibaba

Alibaba(NY, BABA), c’est la création du célébrissime Jack Ma. Mais, aussi dynamique et créatif soit cet entrepreneur chinois, il ne fait pas voguer ce gros bateau seul. Il peut compter, entre autres, sur la précieuse collaboration de Janet Wang. Lors de son entrée en poste il y a cinq ans, Alibaba proposait très peu de produits étrangers. Aujourd’hui, cet énorme centre commercial virtuel propose des milliers de marques étrangères qui ravissent les 350M d’acheteurs annuels. Janet Wang, a attiré Apple, Nike, Burberry et l’Oréal, entre autres. Dans une autre vie, Janet Wong a vécu à New York où elle a décroché un diplôme en journalisme numérique. Elle a aussi travaillé pour Vogue Chine, où elle dirigeait les ventes numériques.

Parmi les faits d’armes de madame Wang, citons la création de Tmall Global, qui permet aux entreprises internationales de vendre en Chine sans y avoir une présence physique. C’est une façon de tester le marché et d’apprivoiser le consommateur chinois sans y perdre sa chemise.

8-Hillary Clinton

Le 8 novembre 2016, les Américains choisiront leur prochain président. S’agira-t-il d’une présidente?

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