Pourquoi Give-a-seat a remporté le concours «Mouvement»

Publié le 17/02/2016 à 14:41

Pourquoi Give-a-seat a remporté le concours «Mouvement»

Publié le 17/02/2016 à 14:41

Par Diane Bérard

Théo Corboliou et Guillaume Campeau, de Give-a-seat (Photo: Sylviane Robini)

Depuis hier, Théo Corboliou et Guillaume Campeau sont incapables d’arrêter de sourire… Et pour cause, le duo s’est enrichi de 10 000$! Ces deux étudiants de HEC Montréal (qui gradueront dans deux mois) ont remporté le grand prix de la première édition du concours «Mouvement» sur le thème de l’innovation sociale.

Leur entreprise, Give-a-seat, permet aux détenteurs de billets d’événements sportifs ou culturels inutilisés de les revendre au rabais et de verser les revenus à un organisme caritatif. Un marché plutôt vaste, car de nombreux individus et entreprises possèdent des abonnements qu’ils ne rentabilisent pas. Give-a-seat démocratise l’accès à des événements tout en contribuant au financement philanthropique.

Qu’est-ce que le concours «Mouvement»?

C’est une initiative de Novae, le média du développement durable et de l’innovation sociale. «Mouvement» veut encourager les entrepreneurs, les organismes et les citoyens à initier des projets ayant un impact concret dans leur milieu.

Les partenaires de ce concours sont Loto-Québec, Cascades, Desjardins, SAQ, Atelier et Rise Kombucha.

Hier, dix finalistes ont défilé sur scène. Dix projets qui donnent confiance en l’avenir et, surtout, en l’humain. Il était question de stopper le gaspillage alimentaire (Les Emballées), de culture de pleurotes et de compost (Blanc de gris), de vélos en libre-service en région (Bécik jaune), de réinsertion des sans-abri (Destination Emploi), de culture et d’artisanat atikamekw (Studio nomade Tapiskwan), d’ateliers collectifs (La Fabrique), de régénération urbaine (Spot), d’agriculture urbaine étudiante (Agrocité), de valorisation de fruits et légumes rejetés (Loop) et de démocratisation des événements (Give-a-seat).

Tous ces projets sont innovants et porteurs d’impact social. Mais c’est Give-a-seat qui a gagné, voici pourquoi.

Pourquoi Give-a-seat?

C’est un des membres du jury, Simon Robert, directeur de la responsabilité sociétale chez Loto-Québec, qui a répondu à ma question.

«Nous avons vu défiler de nombreuses histoires de cœur. Pour arriver à identifier un gagnant, nous avons puisé dans l’essence du concours, explique-t-il. Celle-ci s’incarne dans son nom: mouvement. Nous voulons créer un mouvement. Nous cherchons des projets qui peuvent changer le cours des choses en entraînant le maximum de participants dans leur sillon. Give-a-seat a le potentiel d’amener les grandes marques à s’investir dans une cause. Ce mélange des genres nous plaît. Il s’agit d’un modèle d’affaires qui peut servir d’exemple.»

Le cas Give-a-seat incarne la prochaine étape du capitalisme: le début de l’effritement du mur entre l’entreprise sociale et l’entreprise traditionnelle. Le flirt amorcé depuis quelques années entre ces deux univers se poursuit pour donner lieu à moins d’actions parallèles et davantage de partenariats. C’est ainsi que naissent les mouvements.

Je terminerai sur quelques conseils des membres du jury, qui étaient aussi coachs, aux jeunes entrepreneurs finalistes. Des conseils qui s’appliquent à tous les entrepreneurs, peu importe leur secteur ou leur mission.

4 conseils des coaches du concours «Mouvement»

1- «L’adversité est votre meilleur outil de développement. Ne soyez pas confortable.» Patrice Clerc, directeur approvisionnement et services, Cascades

2- «Continuez à être authentique et vrai. C’est ainsi que vous allez nous donner envie de suivre votre mouvement.» Cédéanne Simard, directrice développement durable, SAQ

3- «Soignez votre réseau. Soyez gentil avec les gens que vous rencontrez, vous ne savez pas où vous les retrouverez.» Simon Robert, directeur de la responsabilité sociétale, Loto-Québec

4- «Identifiez rapidement ce en quoi vous êtes le meilleur et entourez-vous de gens qui vous complètent pour atteindre plus rapidement votre objectif et éviter l’essoufflement.» Bernard Ndour, conseiller principal développement stratégique, Caisse solidaire Desjardins

Quelques mots des entrepreneurs

«On veut être une machine à fabriquer des belles histoires.» Émile Roux, Destination Emploi

«Avez-vous déjà vu une grand-mère apprendre à construire un drone avec son petit-fils? Chez nous c'est possible.» Julien Lamarche, La Fabrique

«Loop c'est plus qu'un projet de valorisation des fruits et des légumes délaissés. C'est le désir d'écrire une nouvelle histoire pour l'industrie alimentaire, de changer le modèle linéraire en un modèle circulaire.» Julie Poitras-Saulnier, présidente et fondatrice, Loop.

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