PDG: cessez d'endormir le monde!

Publié le 16/06/2017 à 06:45, mis à jour le 16/06/2017 à 16:06

PDG: cessez d'endormir le monde!

Publié le 16/06/2017 à 06:45, mis à jour le 16/06/2017 à 16:06

Par Diane Bérard
Partez du principe que tout finit par se savoir. Sachant cela, un seul principe importe: assurez-vous que tout ce que vous dites au cours des premières heures/jours de la crise sera encore vrai lorsque toute la vérité sera connue.

Vous enseignez aux dirigeants à devenir des leaders d’idées (thought leaders). Pour un journaliste, cela semble un mot-valise…

Pas du tout, ce concept inclut des actions concrètes. Un leader d’idées reconnaît ouvertement que quelque chose ne tourne pas rond avec son secteur. Il énonce pour l’avenir des idées qui soulèvent l’intérêt, suscitent l’engagement et changent le cours des choses (disrupt). Ses idées amorcent des conversations avec des interlocuteurs qui ne lui auraient probablement pas parlé jusque-là. Le leader d’idées change la perception que l’autre avait de lui, de son entreprise, de l’avenir du secteur. Il ne convertit pas toujours son interlocuteur, mais ce dernier prendra désormais en considération son point de vue.

Le leader d’idée sait parler… Mais agit-il?

C’est essentiel. On devient un leader d’idée en respectant trois étapes. D’abord, articuler clairement une vision précise du futur. «Nous vivrons dans un monde d’automobile sans conducteur», «L’argent comptant disparaîtra». Ensuite, poser une action cohérente avec cette vision. Un investissement important, par exemple. Les gens se mettent à en parler. Les médias s’y intéressent. Il faut alors bâtir la communication intelligemment autour de ce projet et de ses retombées. Toujours en allant au-delà de l’information pour rattacher le projet à une vision et des objectifs plus vastes.

Donnez-moi l’exemple d’un leader d’idées

Larry Merlo, le PDG de la chaîne de pharmacies CVS. Toutes les pharmacies se sont diversifiées pour devenir des grands magasins. Mais, en observant les enjeux énormes du secteur de la santé, Larry Merlo a conclu que l’avenir de son entreprise serait plus prometteur dans ce secteur que du commerce de détail. Ça, c’était son énoncé du futur. CVS a donc ajouté, entre autres, des minicliniques. Mais Larry Merlo savait que tant qu’il vendrait des cigarettes il ne se ferait pas prendre au sérieux par les acteurs de la santé. Il a donc cessé. CVS a perdu 1G$ par année. Cette action a démontré le leadership de CVS et son sérieux. Elle a attiré énormément d’attention. On a compris que quelque chose d’important se passait dans cette entreprise. Du coup, des parties prenantes en santé qui ne se seraient jamais associées à CVS se sont rapprochées de Larry Merlo. Et les concurrents de CVS, eux, ont perdu du terrain.

Vous avez travaillé avec des politiciens et avec des gens d’affaires, quel groupe pose le plus de défi pour la rédaction de discours?

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