Occupons Montréal, les Québécois ont-ils le droit d'être indignés?

Publié le 17/10/2011 à 11:05, mis à jour le 17/10/2011 à 13:15

Occupons Montréal, les Québécois ont-ils le droit d'être indignés?

Publié le 17/10/2011 à 11:05, mis à jour le 17/10/2011 à 13:15

Par Diane Bérard

BLOGUE Les Québécois ont-ils le droit d’être “indignés”?

Occuper le square Victoria à Montréal est-il justifié lorsque notre taux de chômage est sous contrôle à 7,3% - tout est relatif bien sûr – et que nous avons été beaucoup moins heurtés par la crise et la récession que les Américains et les Européens?

Je crois que oui. Notre économie ne se trouve pas dans un situation aussi catastrophique, certes Mais, nous baignons dans la même réalité. Nous assistons aux mêmes dérives. La financiarisation de l’économie et le courtermisme sont des diktats chez nous aussi.

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Revoyons comment a évolué la réaction populaire face à ce mouvement d’indignation planétaire.

Tout l’été, on a observé les Européens monter aux barricades avec des sentiments partagés.

- “Ce sont les architectes de leur propre malheur”, ont déclaré les uns.

- “Il est urgent d’aider cette jeunesse pour éviter qu’elle ne devienne une génération perdue”, ont répondu les autres.

Puis, il y a un mois, occupywallstreet est apparu. La plupart des médias traditionnels ont choisi d’ignorer ce mouvement. Ou alors ils l’ont tourné au ridicule, affirmant que ce n’était qu’un ramassis “d’anarchistes et de gosses de riches en mal de sensations fortes”.

Puis, le très sérieux économiste Josegh Stiglitz, l’investisseur milliardaire George Soros et même le président de la Fed, Ben Bernanke. ont donné raison aux indignés de Wall Street. Le parti Démocrate - qui tente de se réconcilier avec Main Street – a endossé , du bout des lèvres, le combat des indignés. Et les journalistes, même les ultra-conservateurs de Fox News, se sont décidés d’aller mettre le nez du côté de Zucotti Park.

Du coup, c’est devenu la “saveur du mois”. Évidemment, comme tout évènement archi-couvert, il est possible que les médias y accordent plus d’importance que la population en général. La classe moyenne s’intéresse-t-elle autant aux “indignés” que les médias?

Je ne peux pas répondre à cette question, évidemment. Vous, par contre, le pouvez. J’aimerais vous lire à ce sujet. Que pensez-vous de ce mouvement qui a désormais gagné Montréal?

Cette révolution sans leader, sans porte-parole et sans demande structurée déconcerte. S’essouflera-t-elle avant d’atteindre son but?

Au fait, quel est son but?

La réponse la plus simple est venue de Maxwell Ramstead, assistant de recherche à l’université de Montréal et membre du mouvement occuponsmontréal:

“Nous voulons que le secteur financier se comporte comme un secteur financier et non comme un gigantesque casino qui ne profite qu’à une minorité”

Une réponse simple mais un mandat complexe.

Je l’ai dit plusieurs fois déjà et je le répète :

le secteur financier est un service de soutien à l’économie comme les ressources humaines et l’informatique sont des services de soutien à l’entreprise. L’informatique n’est pas l’entreprise, elle vient l’aider à réaliser sa mission. La finance n’est pas l'écomomie, elle est à son service.

Je doute que le mouvement des indignés suffise à ramener le secteur financier à sa place. Il faudra d'abord que la façon dont ce mouvement est perçu évolue: tant qu’il sera question des indignés à la troisième personne du pluriel - “Eux”, “Ils” - ce mouvement aura un impact limité.

Sans un passage du “Eux” vers le  “Nous”, il n’y aura pas de point de bascule.

Pour vous, les “indignés” ce sont des “Eux” ou des “Nous”?

Lire ici notre dossier sur le mouvement des indignés

Lire ici la chronique précédente

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