D’ici un an, chaque citoyen britannique aura sa page web personnalisée. À partir de celle-ci, il pourra payer ses impôts, faire une demande de passeport ou s’inscrire à l’école. Le gouvernement de Gordon Brown compte ainsi économiser des milliards de livres en services gouvernementaux peut-on lire dans le Telegraph.
Moins de paperasse, moins d’employés, moins d’édifices pour accueillir ces employés. C’est ce que l’on appelle le « gouvernement en ligne » (e-governement).
L’idée me plaît. C'est tout simplement logique. Expliquez-moi, par exemple, pourquoi je peux télécharger le formulaire de demande de passeport mais que je dois ensuite l’envoyer par la poste? Pourquoi ne pas le remplir et l’envoyer en ligne?
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Mais, les embûches à l’implantation du gouvernement en ligne sont multiples :
1-les syndicats sont déjà aux barricades pour défendre les emplois qui, évidemment, seront perdus. Évidemment, il faut un plan pour les fonctionnaires en chômage sinon cela équivaut à déshabiller Saint-Paul pour habiller Saint-Pierre (ou est-ce l’inverse?);
2-on craint pour les citoyens plus âgés qui ne sont pas rompus à la technologie ainsi que ceux qui n’ont pas accès à un ordinateur;
3-et puis, il y a la sacro-sainte sécurité et la vie privée.
Je dois avouer que de tous les arguments contre le gouvernement en ligne, le dernier m’irrite le plus. On l’a tellement entendu lorsqu’il est question d’un éventuel dossier médical unique. Une innovation qui serait pourtant tellement précieuse à une époque où, faute d’un vrai médecin de famille, il faut se promener d’une clinique médicale à l’autre -celle qui peut nous accueillir- et raconter chaque foisson histoire médicale. Évidemment, on oublie des détails et cela peut influencer la qualité du diagnostic. Un dossier consolidé serait tellement plus utile.
Pour ma part, je n’ai aucun problème à sacrifier une partie de ma vie privée – en ayant un dossier en ligne- afin que ma vie en général soit plus simple.
Et vous?
Mes craintes en matière de gouvernement en ligne tiennent plutôt à un mot : impartition. Car, il faudra impartir l’implantation technologique : quelle (s) firme (s) fera (feront) ce méga projet? À quel coût? Dans quel délai? Le gouvernement devra superviser, exiger des comptes. Rien qu’à y penser, j’ai le vertige. Ma confiance vacille. Ce qui me ramène aux réflexions de Paul St-Pierre Plamondon voulant que toute réforme économique demeure vaine tant que l’on n’aura pas réformé la gouvernance de l’État.
Qu’en pensez-vous?