LocoMotion, un projet de mobilité qui plaira à Patrick Lagacé

Publié le 13/09/2018 à 16:00

LocoMotion, un projet de mobilité qui plaira à Patrick Lagacé

Publié le 13/09/2018 à 16:00

Par Diane Bérard

Des participants du programme LocoMotion (Crédit: Marie Sebire)

Des citoyens du quartier Rosemont-La Petite-Patrie, à Montréal, lancent aujourd’hui (13 septembre) le projet LocoMotion, un système de partage multivéhicules (remorques à vélos et automobiles) de proximité. Il inclut des remorques à vélos et des automobiles. Le partage se fera par l’entremise d’un système de réservation en ligne et de cadenas électroniques. Les remorques sont installées à la Place Hector Prud’homme, au coin des rues Saint-Hubert et Bellechasse. Les voitures, elles, se trouvent chez les particuliers qui les mettent en disponibilité.

Ceci est un projet de l’OBNL Solon, créé il y a deux ans. Solon s’est fait connaître pour son projet Celsius. Ce projet de réseau de chaleur géothermique incluant trois ruelles est soutenu par la ville de Montréal et le gouvernement du Québec. L’étude de préfaisabilité a été menée en 2015 par Polytechnique, la Coop Carbone et l’Institut de l’énergie Trottier. Le plan d’affaires est terminé, Solon en est à l’étude opérationnelle. On prévoit commencer à creuser pour installer le réseau en 2019.

 

Les angles d'intervention de Solon: la mobilité, l'énergie, l'alimentation et l'aménagement des espaces publics

 

La mission de Solon consiste à créer des milieux de vie plus écologiques et plus solidaires. L’OBNL, qui compte cinq employés, réalise des projets liés au quotidien et aux besoins de base des citoyens : la mobilité, l’énergie, l’alimentation et l’aménagement des espaces publics.

Tout a débuté par des ruelles vertes. Puis, les citoyens ont eu envie de réaliser d’autres projets ensemble pour répondre à leurs besoins. Ainsi sont nés Celsius et LocoMotion.

LocoMotion a d’abord fait l’objet d’un prototypage dans trois milieux de vie comptant chacun 12 à 15 rues: autour de Masson, à l’est de Saint-Michel, autour de Chabot, de Lorimier, Beaubien et Bellechasse et sur la Plaza Saint-Hubert, à la hauteur de Bellechasse. L’expérience s’est avérée concluante, on passe donc au déploiement. Les remorques mises à la disposition des citoyens sont la propriété de Solon, qui les a achetées grâce un financement de la Caisse d’économie solidaire.

 

L'assurance sur mesure de Desjardins pour le programme LocoMotion

 

Lors d’un prêt de voiture entre deux particuliers, le véhicule continue d’être assuré. Lorsqu’il y a échange d’argent, le véhicule cesse d’être assuré. Solon a donc cogné aux portes des assureurs pour solliciter la création d’un nouveau produit corrigeant cette situation. Desjardins a répondu à l’appel. Depuis le 1er septembre, Solon souscrit à une assurance qui couvre les véhicules loués par l’entremise du système de réservation Locomotion. Cette somme est incluse dans le système de tarification établi par Solon, qui propose des blocs de location variant de quelques heures à une journée.

 

Offrir différentes formes d'implication citoyenne

 

Bertrand Fouss, cofondateur de Solon, insiste, «Locomotion n’est pas un système de prêt de véhicules entre particuliers. Nous ne sommes pas un fournisseur de services de transport. C’est un système de partage inscrit dans un milieu de vie. C’est un point d’accès de partage supplémentaire que nous nous donnons comme citoyens. Il existe plusieurs avenues pour créer des milieux de vie solidaires. Certaines personnes n’ont pas envie de se mettre les mains dans la terre pour verdir la ruelle ni de planter un jardin avec leurs voisins. Mais le partage de leur véhicule les interpelle. Chacun a sa propre motivation de s’impliquer et elles sont toutes valables. Certains n’ont pas envie de faire le party dans la ruelle avec leurs voisins, mais ils sont préoccupés par le réchauffement climatique et ils participeraient volontiers à un projet comme Celsius.»

 

La réalité derrière le romantisme des initiatives citoyennes

 

Les initiatives citoyennes ont la cote. On multiplie les récits d’hommes et de femmes qui déploient eux-mêmes les projets dont ils rêvent. Devant les grands enjeux planétaires, les interventions locales nous paraissent plus porteuses que les initiatives formelles impliquant une pléthore de parties prenantes. Je citerai la polémique qu’a soulevée le chroniqueur Patrick Lagacé en affirmant «Je crois au réchauffement climatique. Je crois que c’est à cause de l’activité humaine. Mais je ne crois pas qu’on puisse y faire quoi que ce soit. Voilà.» Cet aveu défaitiste a soulevé la critique. Patrick Lagacé a répliqué en affirmant, «Je suis furieusement en faveur de la concentration de nos actions environnementales sur ce qui n’est ni trop distant dans le temps ni trop loin de soi. Sur l’ici, le tout-près-d’ici, maintenant et demain. (…) Bref, concentrons-nous sur notre quartier, notre ville.»

Bertrand Fouss est certainement d’accord avec Patrick Lagacé. Mais en tant que vieux routier de l’implication citoyenne, Bertrand tient à nuancer, «Je ne peux pas parler pour les autres, mais chez Solon, on ne bâtit pas nos projets dans une bulle. Nous bâtissons sur les épaules de ce que les autres ont fait avant nous. Prenez le programme Locomotion, Montréal jouit d’un écosystème de mobilité fort bien conçu. Certains décrient la STM, pas nous. Et puis il y a Communauto. Solon avait le substrat nécessaire pour construire un projet citoyen sur cet écosystème. On travaille toujours en disant : comment pouvons-nous aller plus loin à partir de ce qui existe déjà? Car il existe souvent quelque chose.»

 

Une tendance: s'associer à une chaire de recherche pour mesurer son succès

 

Solon s’inscrit dans une tendance lourde de nombreux OBNL et entreprises sociales, elle s’est associée à une chaire de recherche pour développer des indicateurs de mesures lui permettant d’évaluer son succès. Il s’agit de la chaire Mobilité de Polytechnique, dirigée par Catherine Morency.

«Nous nous soucions aussi de l’aspect économique, souligne Bertrand Fouss. Nous voulons nous assurer de pérenniser ce programme. Si on y arrive, nous pourrions le rendre accessible à d’autres milieux de vie.» Bâtir local, viser global.

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