Les ménagères et les réseaux sociaux mettent l'économie du Japon en péril

Publié le 09/07/2010 à 15:20

Les ménagères et les réseaux sociaux mettent l'économie du Japon en péril

Publié le 09/07/2010 à 15:20

Par Diane Bérard

BLOGUE. Chaque jour, à 10 heures précises, 70 000 ménagères japonaises se branchent sur le réseau social Mainichi Tokubai, généralement à partir de leur téléphone, pour vérifier les spéciaux du jour dans 7700 épiceries. Ces rabais ont été inscrits en ligne par une armée 25 000 "correspondantes" locales qui, en échange de cette précieuse information, reçoivent un léger paiement.

Mainichi Tokubai est devenu tellement important et puissant que de nombreux détaillants ainsi que des associations le dénoncent sur la place plublique. Ils affirment que ce réseau social vient "casser" le marché, incitant les détaillants à baisser brusquement leur prix pour attirer des clients. On affirme que les détaillants adoptent des comportements prédateurs.

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Vous pouvez lire ici le témoignage du correspondant asiatique du webzine Daily Markets. Il raconte que son épouse Noriko estime économiser au moins 50 dollars par mois grâce à ce réseau social. Ce qui, ajoute-t-il, constitue un excellent retour sur son investissement, soit un abonnement mensuel de 1,05$.

Ce réseau social a créé le marché idéal où l'information est totalement accessible, et en temps réel en plus. Il donne le plein pouvoir au consommateur, car la plupart de nos mauvaises décisions de consommation sont causées par un manque d'information: s'informer parfaitement est généralement trop coûteux. Il en résulte un déséquilibre où le vendeur a l'avantage.

Je ne verserai pas de larmes pour les détaillants qui se sentent lésés dans cette histoire, le monde capitaliste est une jungle où chacun fait ce qu'il faut pour survivre. Et survivre sous-entend s'adapter.

En février dernier, suite à une pétition monstre de l’édition italienne du magazine Wired, Internet est apparue comme finaliste pour le Prix Nobel de la Paix. À première vue l’idée m’est apparue farlelue. Puis, en m’y arrêtant quelques secondes, j’y ai trouvé un certain bon sens. Mais, Internet, demeure un outil, ce qui est vraiment formidable ce sont les usages qu’on lui a imaginés. Les réseaux sociaux font partie de ces usages. Et, aussi futiles puissent-ils être parfois, je suis de plus en plus convaincue que les réseaux sociaux constituent de formidables outils démocratiques. Le cas de Mainichi Tokubai en est une excellente illustration.

Si je vous le présente aujourd’hui c’est en espérant que l’un d’entre vous allume. On verra bien qui sera le plus rapide : une association de consommateurs ou des détaillants?

Lire ici ma chronique précédente.

 

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