Les employés canadiens talentueux préfèrent le gouvernement et les OBNL

Publié le 03/12/2013 à 11:48

Les employés canadiens talentueux préfèrent le gouvernement et les OBNL

Publié le 03/12/2013 à 11:48

Par Diane Bérard

Les employés canadiens à fort potentiel sont plus nombreux que leurs homologues étrangers à préférer travailler dans le secteur public ou pour des organisations à but non-lucratif (OBNL) nous apprend l’étude intitulée « High Potential Employees in the Pipeline : Maximizing the Talent Pool in Canadian Organizations», de la firme Catalyst.

 Les entreprises canadiennes éprouvent plus de difficulté que leurs homologues étrangères à attirer des employés à fort potentiel. Plus 1/10 diplômé MBA canadien ne choisit pas de travailler en entreprise. Une proportion deux à trois fois plus élevée que chez les diplômés MBA d’Asie ou d’Europe Et, lorsque les entreprises canadiennes attirent des employés talentueux, elles gaspillent leur talent en ne leur permettant pas de se développer suffisamment.

 Voici les principaux constats de cette étude sur le gaspillage de talent :

Constat 1 : les diplômées MBA commencent davantage au bas de l’échelle que les diplômés MBA

72% des diplômées au MBA décrochent un emploi au bas de l’échelle alors que 58 % des diplômés au MBA font leurs premiers pas sur la marche la plus basse. La différence entre le premier salaire de la diplômée MBA serait de de 8167$ . Cela ne s'explique pas par une ambition moins élevée. La même proportion de diplômées MBA que de diplômés MBA aspirent à devenir pdg. Mais le début de carrière des diplômées MBA teinte invariablement la suite des choses. Ce décalage prive le monde des affaires de gestionnaires de talent. Les entreprises sont comme des usines qui choisissent de fonctionner à 50 % de leur capacité. On congédie des directeurs d'usines pour moins que ça...

Constat 2 : les diplômés MBA canadiens boudent le monde des affaires traditionnel

Les diplômés MBA canadiens, hommes et femmes, sont deux à trois fois plus nombreux que leurs homologues étrangers à opter pour un emploi à l’extérieur du monde des affaires traditionnel. Et les femmes MBA sont deux fois plus nombreuses que les hommes MBA à ne pas choisir le monde des affaires pour leur premier emploi post-MBA.

Pourquoi 11 % des diplômés MBA canadiens boudent-ils les entreprises alors que seuls 4 % des diplômés américains et 3% des diplômés européens font de même ? Quel est le problème des entreprises canadiennes dans la tête de diplômés MBA, hommes et, surtout, femmes? Qu’est-ce qui manque aux entreprises pour attirer davantage de MBA?

Constat 3 : les entreprises canadiennes sous-exposent leurs employés à fort potentiel à des mandats internationaux

Les employés canadiens à fort potentiel sont moins nombreux à réaliser des mandats internationaux (27 %) que leurs homologues européens (39 %) ou asiatiques (45 %). Mais plus nombreux que leurs homologues américains (23 %).

Parmi les employés canadiens à fort potentiel qui ont réalisé des mandats internationaux, on compte plus d’hommes ( 29 %) que de femmes ( 19 %). Les employés canadiens à fort potentiel sont donc jugés moins compétents en développement international que leurs homologues étrangers.

L’étude Catalyst établi que l’indice de compétence internationale des employés à fort potentiel est de :

3,16 pour les États-Unis

3,18 pour les Canadiens

3,72 pour les Européens

3,78 pour les Asiatiques.

Mon constat : les entreprises traditionnelles ont de la concurrence. D’autres modèles d'affaires émergent qui répondent peut-être mieux aux aspirations des certains employés à fort potentiel. D’ailleurs, l’étude Catalyst évoque l’importance pour les entreprises de développer davantage leur contribution sociale ainsi que les valeurs qui les animent pour devenir des employeurs de choix. Évidemment, on peut toujours voir la situation d'un autre point de vue et se dire que ce que les entreprises perdent, les OBNL et le gouvernement le gagnent.

ME SUIVRE SUR TWITTER : diane_berard

À la une

Le gain en capital devient inéquitable

Il y a 42 minutes | Jean Sasseville

EXPERT INVITÉ. C'est un pari risqué de refroidir l'appétit des investisseurs pour le marché immobilier canadien.

La hausse de l'impôt sur le gain en capital rapporterait 1G$, selon Girard

Mis à jour le 23/04/2024 | La Presse Canadienne

C’est ce qu’a indiqué le ministre des Finances, Eric Girard, mardi en commission parlementaire.

Gains en capital: l'AMC demande au gouvernement de reconsidérer les changements

Mis à jour le 23/04/2024 | La Presse Canadienne

L’augmentation du taux d’inclusion s’appliquerait aux gains en capital supérieurs à 250 000 $ pour les particuliers.