«Les affaires c'est devenu un trip à trois!» Alexandre Taillefer

Publié le 18/03/2016 à 14:55

«Les affaires c'est devenu un trip à trois!» Alexandre Taillefer

Publié le 18/03/2016 à 14:55

Par Diane Bérard

Alexandre Taillefer parle de la la triade: entreprise, clients et société.

Les pdg sont les porte-parole qui inspirent le moins la confiance auprès de la population. Près des trois quarts de la population estiment que les dirigeants se concentrent trop sur les résultats à court terme. Plus de moitié (56%) pense qu’ils ne consacrent pas assez d’efforts à la création d’emplois. Et 29% seulement de la population croit que les pdg reçoivent un salaire adéquat en comparaison de celui des autres employés.

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Pour compléter ce portrait, seulement 64% des employés font confiance à leur entreprise. Une proportion dramatiquement faible. Ces données proviennent du Baromètre de la confiance 2016, publié par la firme Edelman. Cette étude mondiale sonde chaque année le degré de confiance de la population envers quatre institutions : les entreprises, les gouvernements, les médias et les ONG.

Pourquoi ne fait-on pas confiance aux pdg?

Parce qu’on ne les trouve pas humains, tout simplement, commente Lisa Kimmel, présidente d’Edelman Canada. «On les connaît à peine et ce qu’on connaît d’eux s’avère superficiel», souligne-t-elle. Comment corriger cette situation? «Les dirigeants doivent être plus visibles, plus articulés, plus authentiques, de meilleurs communicateurs, répond madame Kimmel. Ils doivent être capables de parler de leurs valeurs personnelles. D’expliquer la raison d’être de l’entreprise aux employés et aux autres parties prenantes.» La question à un million de dollars : les qualités précédentes font-elles partie de celles recherchées par un CA lorsqu’il recrute un pdg?

Une autre donnée : 47% des employés d’entreprises « régulières » affirment vouloir demeurer à l’emploi de leur employeur. Cette proportion grimpe à 84% pour les entreprises engagées socialement.

«Les affaires c’est devenu un «trip à trois», a commenté l’entrepreneur Alexandre Taillefer lors d’un panel qui a suivi le dévoilement du baromètre. Il est fini le temps où cela se limitait à un pacte entre une entreprise et ses consommateurs. Les entreprises doivent inclure la société.»

Changer de recette pour inspirer la confiance

On constate une rupture entre ce qui a longtemps contribué à bâtir la confiance envers les entreprises et ce qui alimente aujourd’hui cette confiance. Un discours économique et financier a longtemps touché la cible. Cela ne suffit plus . La vague du storytelling s’applique aussi aux pdg. On veut entendre le récit de leurs obstacles et l’histoire de leur réussite, nous apprend le baromètre de la confiance.

Inégalités, le Québec fait mieux que les autres

Le baromètre de la confiance sonde 33 000 répondants de 28 pays, dont 13 050 au Canada et 200 au Québec. On pose les mêmes questions à deux groupes : des répondants sophistiqués et informés et un public non informé. Edelman associe le premier groupe à une classe économique privilégiée et le second à un groupe socio-économique moins favorisé. Constat : la confiance n’est pas répartie également entre ces deux groupes. Et plus l’écart est important entre le niveau de confiance des gens informés envers les institutions et celui des gens non informés, plus inégalitaire est la société sondée. Au Canada, on observe un écart de 8 points entre le niveau général de confiance des gens informés et non informés envers les quatre institutions sondées. Au Québec, cet écart n’est que de 2 points. C’est l’écart le plus faible de toutes les sociétés sondées par Eldeman. «Il faut préserver cette particularité», insiste Jean-Martin Aussant, dg du Chantier de l’économie sociale et panéliste lors de ce baromètre.

Les fonctionnaires ces mal-aimées

La moitié des Québécois ne font pas confiance aux fonctionnaires. «C’est dramatique!, déplore Hubert Bolduc, pdg de Montréal International, le troisième panéliste du dévoilement de ce baromètre. Imaginez comment se sentent toutes ces infirmières, tous ces professeurs, toutes ces éducatrices en CPE. C’est triste et inquiétant. Comment voulez-vous motiver les fonctionnaires à bien faire leur travail ? Et comment attirer des gens de qualité ?»

 

 

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