Le mouvement Occupons s'invite au Gala juste pour rire

Publié le 20/07/2015 à 10:29

Le mouvement Occupons s'invite au Gala juste pour rire

Publié le 20/07/2015 à 10:29

Par Diane Bérard

DR.

« Avarice: attachement excessif à l’argent et désir compulsif de l’accumuler. »

Samedi soir, le mouvement Occupons s’est invité au Festival juste pour rire. Mais il n’a pas manifesté. Il a occupé la scène en toute légalité. C’était le 6e des 7 galas sur les péchés capitaux. J’y étais en compagnie de mon fils. Le thème : l’avarice. Bref, notre relation avec l’argent. Du bonbon pour les humoristes. Et ils s’en sont donné à cœur joie. Tout le monde a été égratigné : le 1%, le gouvernement et les entreprises, bien sûr. Mais aussi les « cheaps », ces consommateurs qui estiment que tout coûte toujours trop cher.

Le 1%

«Personne ne devrait pouvoir accumuler plus de 23M $», lance Virginie Fortin, connue pour sa participation à la version québécoise de Saturday Night Live. « Qu’est-ce que tu vas faire avec plus que 23M$? Comment vas-tu le dépenser? » Une bonne question.

Le gouvernement

Évidemment, il a été question d’austérité.De toutes ces coupures dont on doute de l’efficacité et de la pertinence. Le public a beaucoup ri. Moi, j’ai ri jaune. Je n’aime pas que l’on doute des institutions. «On se plaint beaucoup des gouvernements.Mais nous avons besoin des institutions. De nombreux citoyens se désengagent face à la politique, ce qui affaiblit les institutions. Mais pour déployer des innovations à grande échelle il faut passer par des structures, dont l’appareil politique», disait  Michel Venne, fondateur et dg de l’Institut du Nouveau Monde, lors du Creative Morning portant sur la révolution. Notre cynisme face au gouvernement nous nuit autant qu’il nuit aux élus. Il fait de nous les architectes de notre propre malheur économique et social. Parce qu’on doute des décisions du gouvernement, on n’arrive plus à distinguer le vrai du faux. Ce que l’on devrait encourager de ce contre quoi on doit s’élever. Et on adopte des comportements financiers erratiques et irréfléchis.


« "Personne ne devrait pouvoir accumuler plus de 23M$. Que vas-tu faire avec plus que 23M$? Comment vas-tu le dépenser?" Virginie Fortin »

Les entreprises

Samedi soir, les minières et les pétrolières ont passé un mauvais quart d’heure. Guillaume Wagner et Emmanuel Bilodeau les ont présentées comme des modèles de mauvaise foi et de capitalisme sauvage. Comme si leur devise était «Après moi le déluge!» Le baromètre 2013 de la confiance, une étude annuelle réalisée par la firme Edelman, donne raison à Wagner et Bilodeau. À peine 19% des participants à cette étude mondiale estiment que les entreprises prennent des décisions éthiques et morales… Et à peine 18% des participants jugent que les entreprises disent la vérité lorsqu’il est question des enjeux délicats avec lesquels elles jonglent.

Je ne crois pas que les entreprises soient peuplées de gens de mauvaise foi animés de mauvaises intentions. Mais la pression de performance à court terme les amène souvent à prendre des décisions douteuses. Je crois aussi que la plupart des entreprises communiquent lamentablement. Elles communiquent le moins possible, le moins souvent possible, le moins longtemps possible. La qualité des relations qu’elles entretiennent avec leurs parties prenantes s’en ressent. «Perception is reality»…

Jean-François Mercier, lui, a mené une charge plus personnelle. Sa cible : ces entreprises qui nous vendent leurs produits en pièces détachées pour faire plus d’argent. Le fameux «vendu séparément». Son exemple : une manette de jeu vendue sans le câble qui permet de la recharger. Nous passons de l’indignation contre les entreprises qui n’assument pas leur responsabilité sociale et environnementale à l’exaspération quotidienne du consommateur devant son impuissance.

Les cheaps

La soirée allait se résumer à une charge contre le 1%, les entreprises et le gouvernement. Puis, apparaît Fabien Cloutier! Si vous ne le connaissez pas, dépêchez-vous de regarder ses vidéos sur YouTube. C’est un des auteurs les plus intelligents de la relève. Sa cible : la bêtise ordinaire. La nôtre, la vôtre, la leur. Pour parler d’avarice, il égratigne les «cheaps ». Ceux qui pestent contre le prix de tout. Qui refusent de dépenser. Qui sont incapables de reconnaître qu’il existe souvent une bonne raison pour laquelle certains articles coûtent plus cher que d’autres. L’avarice n’est pas l’apanage des riches. C’est une tare répandue dans toute la société. Merci Fabien de nous rappeler que, parfois, nous sommes tous égaux ;-)

 

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