Journée de la femme: complétons l'effet A par l'effet O

Publié le 07/03/2017 à 16:24

Journée de la femme: complétons l'effet A par l'effet O

Publié le 07/03/2017 à 16:24

Par Diane Bérard

C'est n'est qu'en combinant l'ouverture des hommes à l'ambition des femmes qu'on atteindra la parité.

C’est une femme qui dirige le CA de la SAQ. Et 7/13 administrateurs sont des administratrices.

C’est aussi une femme qui dirige le CA de Loto-Québec. Et 5/10 administrateurs sont des femmes.

Et une femme qui dirige le CA de la SAAQ. Et 8/15 administrateurs sont des femmes.

Chez Hydro, 9/16 administrateurs sont des administratrices.

À la Caisse de dépôt et de placement du Québec, 6/14 administrateurs sont des femmes.

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Cette parité est le résultat de la Loi sur la gouvernance des entreprises d’État, adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale en novembre 2016.

Le gouvernement Charest voulait «montrer le chemin» aux autres organisations québécoises. Dix ans plus tard, on ne peut pas dire que le chemin de la parité soit bien encombré… «Il est en effet dommage, que nous soyons encore en train de discuter de parité au sein des CA», reconnaît Pierre-Luc Desgagné, nouvel associé à la pratique gouvernance du cabinet Langlois.

Les sociétés d’État, Pierre-Luc connaît bien. Jusqu’à la fin 2016, il était vp affaires corporatives et secrétaire général de la plus grosse d’entre elles, Hydro-Québec. Au cabinet Langlois, il affirme qu’il sera «un porte-voix pour la parité».

Est-ce son long séjour au sein d’une société d’État qui rend Pierre-Luc Desgagné optimiste face à l’enjeu de la parité? Une chose est sûre, il voit le verre à moitié plein. «La discussion ne s’est pas évanouie, c’est positif. Tant que la parité demeure dans le débat public, ça met de la pression sur les entreprises.» Et c’est au gouvernement de s’assurer que la discussion demeure sous les projecteurs. «L’État doit profiter de toutes les occasions d’intégrer la parité dans son discours.»

Je ne partage pas l’optimisme de Pierre-Luc face au chemin parcouru par les entreprises québécoises dans le dossier parité. On avance très, trop, lentement.

Les quotas, auxquels je me suis toujours opposée, me semblent de plus en plus nécessaires en attendant l’arrivée d’une nouvelle génération à la direction des entreprises. Une génération pour qui cette discussion autour de la parité paraîtra aussi ridicule qu’inutile, parce que la société est composée d'hommes et de femmes. Que les clients des entreprises sont des hommes et des femmes. Tout comme les employés, les actionnaires et toutes les parties prenantes.

J’adhère toutefois à la théorie des trois «t» de Pierre-Luc Desgagné. «Chez Hydro, chaque fois qu’un employé exprimait le désir de nouveaux défis, je lui citais les trois t de la réussite : talent, travail et timing. Des femmes qui ont le talent pour devenir administratrices ne manquent pas. Et elles sont prêtes à travailler fort. Quant au timing, il faut savoir le provoquer. Il faut lever la main.» Des initiatives comme l’Effet A enseignent aux femmes à lever la main, à manifester et à assumer leurs ambitions. On apprend aux femmes à être visibles. Mais il importe aussi qu’elles soient vues. Pour mettre le pied dans la porte, il faut quand même que celle-ci soit entrouverte.

Ce qui m'amène à suggérer une nouvelle initiative, l’effet O, pour ouverture. Des formations comme l'effet A  enseignent aux femmes à assumer leur ambition. Les femmes de ces cohortes sont encouragées à développer leur plein potentiel, sans complexe ni retenue. C'est bien, mais cela ne suffit pas. Le plafonnement de la présence des femmes au sein des CA, et dans les postes de direction en général, indique qu'il manque un maillon à la chaîne. Il faudrait enseigner aux dirigeants et aux CA à faire preuve d’ouverture d'esprit. Ce n'est qu'en combinant l'ouverture d'esprit des hommes à l'ambition des femmes qu'on atteindra la parité. C'est un traval d'équipe.

J'en profite pour informer les PDG et présidents de CA québécois qui croient aux retombées positives de la diversité qu'ils peuvent joindre l'initiatve 30%. Il s'agit d'un groupe qui prend position publiquement pour l'atteinte d'une proportion de 30% de femmes aux CA et dans des postes de direction. Ce groupe rassemblera bientôt 150 dirigeants canadiens. Mais il semble que la présence québécoise y soit bien "timide"...

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