BLOGUE - Yvan Allaire et l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP), plaident pour une rémunération plus raisonnable des pdg au nom de la paix sociale :
“La rémunération des dirigeants est devenue un enjeu politique, une cause de ressentiment social, une embuche à la saine gouvernance dans la plupart des sociétés développées.” Vous pouvez en lire davantage sur son blogue qui résume le rapport “Payer pour la valeur ajoutée: trancher le noeud gordien de la rémunération”, disponbile sur le site www.igopp.org.
Le Premier ministre français, lui. fait appel au “patriotisme de dirigeants qui peuvent comprendre que la crise suppose l’exemplarité des élites politiques et économiques” (merci à mon collègue Mathieu Lavallée pour le tuyau).
Le nouveau gouvernement Hollande a décidé de plafonner le salaire des dirigeants des sociétés publiques françaises (sociétés d'État) à 20 fois le salaire le plus bas de l’entreprise. Cette mesure avait été évoquée lors de la campagne électorale. Mais, elle va plus loin que prévue. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault annonce que celle-ci s’appliquera non seulement aux futurs contrats mais elle sera rétroactive. On ouvrira donc les contrats en cours.
Cette annonce n’a rien d’étonnant. Elle s’inscrit dans l’air du temps. Lorsque les décisions prises dans la sphère économique nuisent à la paix sociale et poussent les citoyens à remettre en question la légitimité des institutions, il faut agir. Et c’est là que nous en sommes.
Je ne suis pas naïve. La rémunération des dirigeants ne sera pas ramenée à des multiples raisonnables demain matin. Et les inégalités ne disparaîtront pas par magie. Toutefois, nous sommes en train de franchir un pas important en discutant (admettant) sur la place publique du lien entre la crise et l’agitation qu’elle entraîne et les décisions prises derrière les portes closes des salles de conseil.
Les deux univers parallèles ( le 1% et le 99% ) cohabitent depuis trop longtemps et de plus en plus mal. Et ce ne sont plus uniquement les laissés-pour-compte qui le disent. Voilà ce qui a évolué dans la pensée et le discours et ce qui donne espoir. Car, pour vraiment changer un système, il faut des alliés à l’intérieur.
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