Femmes pdg, gare au précipice de verre

Publié le 02/05/2014 à 10:45

Femmes pdg, gare au précipice de verre

Publié le 02/05/2014 à 10:45

Par Diane Bérard

Comme Carly Fiorina, ex pdg de HP, les dirigeantes sont plus souvent congédiées que les dirigeants.

BLOGUE. On connaît le plafond de verre. Il existe aussi un «précipice de verre». Plus de femmes pdg sont congédiées que d’hommes pdg.

Selon l’étude « The 2013 Chief Executive Story», de la firme Strategy& ( ex Booz & Company), 38% des femmes pdg qui ont quitté leur poste au cours des 10 dernières année ont été congédiées. Du côté de leurs homologues masculins, cette proportion atteint 27%.

Pourquoi les femmes pdg se font plus souvent congédier que les hommes pdg?

En principe, les femmes pdg et les hommes pdg étudiés par cette étude présentent un profil semblable :

-ils ont le début de la cinquantaine ;

-ils demeurent en poste pendant cinq ans ;

-ils proviennent généralement d’une région voisine au siège social ;

- ils appartiennent à l’équipe de direction plutôt qu’à une division.


« 38% des femmes pdg qui ont quitté leur poste depuis 10 ans ont été congédiées. Du hommes pdg, cette proportion atteint 27%. »

Par contre… 78% des hommes pdg travaillaient déjà pour l’entreprise au moment de leur nomination alors que 65% des femmes pdg pouvaient dire de même. Bref, au moment de nommer un pdg, plusieurs entreprises n’ont pas trouvé de femmes dans leurs rangs. Il a fallu aller à l’extérieur.

Or, les dirigeants recrutés à l’extérieur peinent plus à obtenir le soutien de leurs équipes. Ils courent donc plus de risque de se faire congédier. De plus, ils génèrent des rendements moins importants que leurs homologues ayant franchis les échelons à l’interne. Peut-être que ceci explique cela…

Un autre détail: les dirigeants recrutés de l’extérieur le sont souvent en situation de crise. On cherche un sauveur, quelqu’un qui jettera un œil nouveau sur la situation. Évidemment, assumer la direction en situation de redressement comporte sa part de risque.

Sans compter, qu’une entreprise en crise, et son pdg, sont scrutés à la loupe par les actionnaires et les médias. Alors imaginons la recette suivante : une entreprise en crise + un pdg venu de l’extérieur + une femme = méga attention

Enlevez une variable à cette équation et vous réduisez automatiquement la pression, et le risque de congédiement. The Economist cite le cas de Carly Fiorina ( ex pdg de HP venue de l’extérieur) et Ginni Rometty ( pdg d’IBM, promue de l’interne en 2012). La première s’est retrouvée bien plus sous les feux des projecteurs et son mandat s’est terminé par un retentissant congédiement. Évidemment, il faut aussi considérer d’autres variables, comme la personnalité du dirigeant et la situation particulière de l’entreprise.

Il n’en reste pas moins que les pdg venus de l’extérieur s’avèrent plus vulnérable et que plus de femmes pdg viennent de l’extérieur de l’entreprise que d’hommes.

Bref, les femmes qui franchissent le plafond de verre doivent prendre garde au précipice de verre. Voilà qui me fait penser à la célère citation de  l'ex coach de Canadiens, Claude «Piton» Ruel: «Y en aura pas de facile!»

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