Femmes et CA: l'Ontario menace d'implanter des quotas

Publié le 15/06/2015 à 14:28

Femmes et CA: l'Ontario menace d'implanter des quotas

Publié le 15/06/2015 à 14:28

Par Diane Bérard

« Ça ne suffit pas. (…) Les réponses que nous recevons nous portent à croire que les entreprises ne prennent pas la situation au sérieux. (…) En optant pour l’approche « conformez-vous ou justifiez-vous » (« comply or explain), nous étions conscients qu’il faudrait probablement en venir à une solution législative. » Howard Weston, président du conseil de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (OSC).

Les dirigeants des sociétés inscrites à la bourse de Toronto sont prévenus : s’ils ne présentent pas de plans plus solides ni de démarches plus concrètespour augmenter le nombre de femmes cadres et administratrices au sein de leur organisation, ils se verront imposer des quotas.

C’est là le message qu’a livré Howard Weston, le président de l’OSC, lors d’un discours, à Toronto, devant la Coalition pour la bonne gouvernance.

Depuis le 31 décembre 2014, les entreprises cotées à la bourse de Toronto doivent divulguer leurs politiques pour augmenter la représentation féminine au sein des postes de gestion et des conseils. Jusqu’à présent, l’OSC aurait reçu plus de 1000 réponses de la part des entreprises. Si certaines satisfont Howard Weston, la plupart manqueraient de sérieux et d’engagement. Au mieux, les entreprises s’en tiennent au strict minimum, guidées simplement par un esprit de conformité. Il ne semble pas y avoir de réelle stratégie ni de vision pour tirer davantage profit et développer le talent des femmes.

Rappelons qu’en matière de présence de femmes sur les conseils d’administration, il existe deux écoles de pensée : les quotas et la divulgation volontaire (« comply or explain »). En général, les quotas fonctionnent mieux. Ils permettent d’atteindre la cible plus rapidement. Mais aucune femme n’aime sentir qu’elle a été choisie parce qu’une loi l’oblige. Et aucune entreprise n’aime se faire forcer la main. D’où la préférence pour une approche volontariste. C’est d’ailleurs ce que le Québec a choisi, sauf pour ses sociétés d’État. Et ce que le gouvernement du Canada a adopté dans son plus récent budget.

Howard Johnson enjoint les actionnaires, particulièrement les grands fonds, à faire pression sur les entreprises pour qu’elles accouchent de plans de divulgation plus étoffés en matière de progression et de promotion des femmes. Pour l’instant, ces grands actionnaires attendent le premier bilan de la politique de divulgation volontaire de l'OSC. Celui-ci est prévu pour l’automne 2015. Souhaitons qu’il ne ressemble pas à celui dévoilé la semaine dernière par Howard Weston. En tout cas, les entreprises sont prévenues. Si elles ne veulent pas de quotas, elles savent ce qu'elles doivent faire.

 

À la une

5 aspects à surveiller pour l'achat d'une première maison

Il y a 21 minutes | WelcomeSpaces.io

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Cette décision va bien au-delà de simplement investir dans une propriété.

Louer le chalet pour joindre les deux bouts

07:30 | Les étudiants en sciences comptables de l'UQO

Voici tout ce qu'il faut savoir avant de se lancer!

Une erreur stupide et coûteuse

C’est à Bernard Baruch qu’on attribuerait le dicton «personne n’a jamais perdu d’argent en prenant des profits»