Faut-il avoir un front de boeuf pour se faire écouter au CA?

Publié le 11/03/2016 à 14:33

Faut-il avoir un front de boeuf pour se faire écouter au CA?

Publié le 11/03/2016 à 14:33

Par Diane Bérard

« Si je pouvais, j’offrirais un morceau de mon front tout le tour de la tête à tout le monde! » Monique Savoie, présidente, fondatrice et directrice de la Société des arts technologiques (SAT)

Et on le prendrait ce morceau! Moi en tout cas madame Savoie, je suis preneuse. Je n’ai jamais interviewé Monique Savoie, mais je sais ce qu’elle a accompli : elle a fondé une OBNL reconnue internationalement. La SAT est un laboratoire, un lieu de rencontre et un espace créatif pour les technologies immersives, la réalité augmentée et l‘utilisation créative des réseaux à haut débit.

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Je vous parle de Monique Savoie parce qu’elle était panéliste ce matin à l’événement « Cravates roses pour la parité, une initiative de Concertation Montréal. Le thème : « Comment atteindre les lieux décisionnels? Un objectif, plusieurs parcours ».

La fondatrice de la SAT a du pouvoir et de l’influence. Elle affiche aussi un parcours atypique.

« J’ai abordé l’université comme un menu au restaurant. J’ai choisi de quoi combler ma faim. » Écologie, gestion… Mme Savoie a multiplié les diplômes et les apprentissages. En ce moment, elle apprend à faire du pain. « Aujourd’hui, il faut constamment se mettre à niveau. » Elle ajoute avec sagesse, « Mais ce qui compte bien plus que le savoir-faire, c’est le savoir-être. Quoi que vous vouliez accomplir, ce sera toujours bâti sur l’humain. J’ai toujours pris plaisir à bâtir à partir de rien. Mais ce rien était toujours construit sur et avec les humains. »

Monique Savoie n'a jamais été intimidée par rien ni personne. Elle a fait son chemin, grâce à «son front tout le tour de la tête ». Mais tout le monde n’a pas autant de front qu’elle. Certains, ou certaines, ne parviennent jamais à se entendre ni se démarquer, même lorsqu'ils décrochent le poste convoité.

Atteindre les lieux décisionnels comporte en fait deux défis : d’abord, il faut le décrocher ce fameux poste. Ensuite, il faut obtenir la légitimité associée à notre nouveau titre. Ainsi, on a beau nommer des femmes à des CA, si leur CA ne leur fait pas de place, et si elles ne la prennent pas, rien n’a vraiment changé. Ceci m’amène à l’autre panéliste de l’événement, Pascal Bécotte, associé pour la firme de recrutement Russel Reynolds.

« Notre entreprise a changé le nom de sa pratique de recrutement « diversité » pour la nommer « diversité et inclusion », explique Pascal Bécotte. Ce n’est pas tout d’accéder au CA. Il faut s’assurer que les femmes qui y siègent ne soient pas des « femmes de service ». C’est là le prochain enjeu de la parité. »

Soyons clairs, comme dirait mon ami Rémi: diversité et inclusion ne vont pas nécessairement de pair. Cela vaut pour les femmes, les jeunes, les communautés culturelles, etc.

 

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