BLOGUE. Les sociétés américaines diminueront drastiquement leurs contributions aux régimes de retraite de leurs employés. Et ce, avec la bénédiction de Washington.
En fait, on a changé les règles qui déterminent la somme que les entreprises doivent investir dans leur caisse de retraite. Celle-ci reposera désormais sur l’hypothèse voulant que les taux d’intérêt futurs ressembleront à la moyenne des 25 dernières années plutôt que celle des deux dernières années (ce qui était jusque là la base de calcul). Les taux des 25 dernières années ayant été plus élevés, les entreprises pourront contribuer moins car on estime que le temps fera grimper le pécule des employés.
Personne ne monte aux barricades pour contester cette nouvelle loi. Les syndicats n’entameront aucune bataille, ils estiment que leurs membres n’y gagneraient rien. Au contraire. On tente de sauver ce qui reste des régimes de retraite. On ne veut pas donner aux employeurs une raison
supplémentaire de sabrer dans l’avenir de leur personnel.
L’effritement de la qualité des régimes de retraite est amorcé depuis plusieurs années déjà. En 2012, à peine 15% des travailleurs américains jouissent d’un régime à prestations déterminées ( où le revenu de retraite est garanti). Une baisse significative par rapport à 2008 où 39% des salariés américains pouvaient compter sur un régime à prestations déterminées.
Pendant ce temps, bien sûr, on a assisté à une croissance de régime de retraite à cotisations déterminées(vous savez combien vous contribuez mais vous n’avez aucune idée de ce que vous recevrez à la retraite, tout dépend des humeurs du marché). Entre 2008 et 2012 , les régimes à cotisations déterminées ont augmenté de 43%.
Ajoutons que de nombreuses sociétés ont imposé des gels salariaux, limitant ainsi la possibilité pour les salariés de compenser le manque à gagner de leur régime de retraite en épargnant davantage.
Selon la Society of Actuaries, la nouvelle loi devrait réduire de 35G$ les contributions des entreprises américaines aux régimes de retraite de leurs employés cette année et de 75G$ l’an prochain.
Mais, il n’y a pas que la réduction de la contribution des entreprises au régime de retraite de leurs employés qui inquiète.
