Diane Bérard: hausse de 10% du prix des vêtements au printemps, méchant test pour manufacturiers et détaillants!

Publié le 14/02/2011 à 11:12, mis à jour le 14/02/2011 à 11:33

Diane Bérard: hausse de 10% du prix des vêtements au printemps, méchant test pour manufacturiers et détaillants!

Publié le 14/02/2011 à 11:12, mis à jour le 14/02/2011 à 11:33

Par Diane Bérard

BLOGUE. H&M, Mango, Zara, Forever 21, Walmart… trouver des vêtements bon marché est chose facile. Depuis 10 ans, le prix des vêtements ne cesse de descendre.

 C’est fini. D’ici le printemps, on prévoit une hausse de 10% du prix des vêtements.

 Pourquoi?

 -Comme pour les aliments, la demande croit plus vite que l’offre, imposant une pression à la hausse sur les prix;

- le prix du coton a plus que doublé depuis un an;

-les salaires dans plusieurs lieux de fabrication bon marché ont augmenté depuis un an.

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 À quoi faut-il s’attendre?

 -Les fabricants vont revoir leur offre. Moins de modèles, moins de couleurs, moins de fioritures, plus de tissus synthétiques, moins de tissus nobles.

 La stratégie des entreprises

 Pour répondre aux hausses de prix des matières premières, les fabricants d’aliments ont réduit leurs contenants et conservé leurs prix. Le consommateur qui prend toujours son même bocal de beurre d’arachide sur la tablette ne réalise pas que ledit bocal contient moins de beurre d’arachide parce qu’il est désormais plus creux à l’intérieur…

 L’équivalent de cette stratégie pour le manufacturier de vêtements consiste à changer la composition de ses tissus. Tout est dans l’apparence : au toucher, le jeans ou le chemisier doivent laisser la même sensation. Ce qui est de ce qui se passera au premier lavage, c’est une autre histoire…

 Tout comme dans le secteur alimentaire, l’industrie du vêtement est une chaîne : fournisseurs de tissus, manufacturiers, détaillants, consommateurs.

 Qui souffrira le plus?

 Comme d’habitude, les plus vulnérables.

Mais attention, en affaires, il existe plusieurs formes de vulnérabilité :

-la vulnérabilité financière : vos marges sont si serrées que le moindre mouvement de coût vous achève;

-la vulnérabilité créative : vous êtes tellement prisonnier de vos habitudes que vous êtes incapable de vous adapter au changement;

-la vulnérabilité de l’offre : ce que vous offre est totalement inter-changeable avec ce que propose votre concurrent;

-la vulnérabilité du gagnant : il y a tellement longtemps que ça roule pour vous que vous n’avez aucun plan B.

 Le secteur du vêtement des 10 dernières années me fait penser à ces entreprises manufacturières qui ont bâti leur modèle d’affaires sur un dollar canadien faible. Réveil brutal en perspective.

 Le printemps d’annonce désagréable pour le consommateur : aucun d’entre nous n’a envie de payer plus cher pour des vêtements de moins bonne qualité.

 Mais il s’annonce encore plus douloureux pour les fournisseurs, manufacturiers et détaillants. Aussi bien leur dire franchement : les consommateurs ne leur accorderont aucun répit. Ils consommeront moins, ils consommeront autrement, ils consommeront ailleurs, ce n’est pas le choix qui manque.

 Lire ici ma chronique précédente

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