Détaillants québécois, la Chine ne vous sauvera pas!

Publié le 12/12/2014 à 12:36

Détaillants québécois, la Chine ne vous sauvera pas!

Publié le 12/12/2014 à 12:36

Par Diane Bérard

« Au cours de la première moitié de 2014, cinq fois plus de boutiques ont fermé leurs portes qu’à la même période en 2013. Plus de 156 établissements ont disparu. »

Vous pensez à Jacob? À certains commerces de votre quartier qui ont cédé leur place à un local vide? Et bien, non. L'hécatombe dont il est question se déroule à plus de dix heures de vol du Québec. C’est de la situation du commerce de détail chinois dont il est question. Ironique non ?

Bien que ralentie, la croissance chinoise est tout de même largement supérieure à celle de tous les pays occidentaux. Et nombre d’entreprises québécoises ont la Chine dans leur mire. D’ailleurs, le PM Couillard a récemment accompagné une mission économique là-bas. De nombreux contrats auraient été signés et d’autres sont à venir.


« L’attrait de la consommation en ligne a gagné la planète. Le salut des détaillants ne passe pas par une fuite vers les pays émergents. »

Le Québec est un petit marché, il est normal que nos entreprises exportent. Mais il ne faut pas être naïf. Il y pas mal plus de consommateurs potentiels en Chine qu’au Québec, certes. Mais rien ne dit que leur comportement de consommation diffère du nôtre. Parfois oui, parfois non. Mieux vaut le savoir avant de mettre le cap sur la Chine en pensant fuir les problèmes que l’on rencontre ici. L’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs.

Les enseignes québécoises Jacob et Smart Set vont disparaître. Le Château en arrache depuis des années. Malgré un repositionnement vers une clientèle plus âgée et plus aisée, Le Château n’arrive pas à retrouver sa pertinence. Des marques, autrefois inconiques, tombent les unes après les autres. On blâme la nouvelle concurrence des détaillants étrangers qui débarquent au Québec les uns après les autres. Surtout ceux qui proposent du fast-fashion ( Zara, Mango, Forever 21) à des prix dérisoires. Achetez, portez, jetez, recommencez !

Mais on attribue surtout la débandade des détaillants québécois à la montée du commerce électronique. Acheter en ligne c’est plus pratique, un point c’est tout. En cette période des Fêtes, je peux en témoigner.

J’ai pris la peine de citer le comportement des consommateurs chinois pour démontrer qu’il n’y a plus de « refuge » pour les détaillants affaiblis. L’attrait de la consommation en ligne a gagné la planète. Le salut des détaillants « réels » ne passe donc pas par une fuite vers les pays émergents. Il passe par un exercice d’introspection. Douloureux mais nécessaire.

Je ne prédis pas la disparition des boutiques « réelles ». Elles ne seront pas toutes remplacées par des boutiques en ligne. Je me range du côté de Peter Simons qui estime que les consommateurs continueront de fréquenter les magasins. Mais, Peter Simons est un redoutable détaillant. Il se trouve dans une catégorie à part. Il a su faire de ses boutiques des incontournables. Et son service de commerce en ligne fonctionne très bien. Bref, il n’a pas besoin de viser le marché chinois. Heureusement, parce que si sa chaîne éprouvait des difficultés, s'Installer en Chine ne les réglerait pas…

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