D'où viendra la croissance chinoise en 2014?

Publié le 10/03/2014 à 17:16

D'où viendra la croissance chinoise en 2014?

Publié le 10/03/2014 à 17:16

Par Diane Bérard

Li Keqiang, PM chinois depuis mars 2013

Li Keqiang est PM de la Chine depuis un an. Il vient de dévoiler son nouveau plan de développement économique pour la prochaine année. Il mise sur la principale richesse naturelle de la Chine : ses 1,35 G habitants.

Une croissance basée sur la consommation

La Chine nous avait habitué à une croissance dopée par les projets d’infrastructures et les exportations. Désormais, celle-ci reposera sur la demande intérieure. Et cette demande sera stimulée par deux facteurs : la technologie et l’amélioration des revenus des citoyens.

La technologie pour faciliter le commerce en ligne. La Chine compte déjà ses géants du e-commerce (Alibaba, Tencent). Le gouvernement va les encourager. Afin d’accroître et d’accélérer la pénétration d’Internet, une mise aux enchères de fréquences a été lancée en décembre dernier.

Qui dit commerce en ligne dit aussi livraison. Le gouvernement chinois promet de s’attaquer aux coûts de transport ainsi qu’à la qualité des infrastructures. Des investissements sont prévus, entre autres, du côté des chemins de fer.

Mais il ne suffit pas de mettre des biens au bout du clavier des consommateurs chinois. Encore faut-il qu’ils puissent se les payer. Li Keqiang veut voir la classe moyenne se développer et, du coup, tirer le reste de la population vers le haut. Son plan annuel prévoit, entre autres, un budget pour des logements sociaux.

Le retour de l’agriculture

La Chine a crû pouvoir se passer du secteur agricole. Elle l’a ignoré, misant tout sur le secteur manufacturier. Et les agriculteurs ? Plusieurs ont été expropriés. Les autres ont vivoté ou ils ont quitté pour la ville. Aujourd’hui, le gouvernement reconnaît son erreur. « Nous devons tirer des leçons des économies développées et des pays émergents et stimuler notre secteur agricole, reconnaît Li Keqiang. Il doit intégrer les percées scientifiques et technologiques.» Et les gouvernements locaux ne doivent plus miser sur l’expropriation et le changement de vocation des terres agricoles, ajoute le PM chinois. Une économie équilibrée repose aussi sur l’agriculture.


« La Chine a crû pouvoir se passer du secteur agricole, misant tout sur le manufacturier. Aujourd’hui, le gouvernement reconnaît son erreur. »

 

D’autres zones franches comme Shanghai

Le PM Keqiang rêve de voir Shanghai détrôner Hong Kong comme centre financier asiatique. Pour y arriver, il a créé une zone franche qui se veut un laboratoire où tout ce qui est interdit ailleurs en Chine sera permis… ou presque. Ainsi, les institutions financières pourront offrir des produits non accessibles dans le reste du pays. On parle, entre autres, de libéraliser les taux d’intérêt dans la zone franche. Et d’y permettre la fabrication de consoles vidéo, ce qui est interdit ailleurs en Chine.

Le plan de développement pour la prochaine année évoque la création d’autres zones franches. Mais ce sera un défi. Pékin pourra-t-il soutenir deux modèles économiques à la fois ? Comment s’assurer qu’une société qui opère à la fois dans la zone franche et à l’extérieur sépare bien ses activités et les privilèges auxquels elle a droit?

Attention aux chômeurs

Après un an en poste, Li Keqiang récolte de bons commentaires de la part de la communauté internationale. On vante ses efforts de lutte contre la corruption, d’assainissement du système bancaire et de justice sociale. Parmi les dossiers chauds : la lutte contre la pollution et la sécurité alimentaire (d’où l’attention portée au secteur agricole). Et le grand défi : rééquilibrer l’économie sans engendrer des fermetures massives d’usines et une armée de chômeurs. Car, la Chine traîne de nombreuses entreprises inefficaces qui produisent des biens dont personnes ne veut ou n’a besoin. C’est un boulet qui l’empêche de croître autant qu’elle le souhaite. Mais entre deux maux il faut choisir le moindre. La croissance sacrifiée pèse moins lourd que l’instabilité sociale évitée.

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