CHUM: aucun administrateur n'a le devoir de couler avec son navire

Publié le 09/03/2015 à 13:06

CHUM: aucun administrateur n'a le devoir de couler avec son navire

Publié le 09/03/2015 à 13:06

Par Diane Bérard

BLOGUE. Où se termine le devoir de loyauté d’un administrateur? Envers qui un membre de CA doit-il manifester son ultime loyauté : lui-même ou l’entreprise? Car les deux ne vont pas nécessairement de pair, comme nous le rappelle la crise que traverse présentement le CHUM. Rappelons les faits : 5/20 administrateurs ont démissionné au cours des derniers jours. Pourquoi  Pour signifier leur désaccord avec « l’ingérence » et les « abus de pouvoir » du ministre de la Santé, Gaétan Barrette. Le ministre aurait fait pression auprès du CA afin que le chef du département de chirurgie soit reconduit.

Pas facile d’être un administrateur. On a souvent tendance à leur reprocher leur complaisance. C’est presque devenu un réflexe de pointer le conseil du doigt lorsque les choses tournent au vinaigre dans une organisation. Les administrateurs auraient dû savoir. Ils auraient dû poser des questions. Ils auraient dû tirer la sonnette d’alarme. Mais quand un administrateur se tient debout, quand il refuse de se taire, on lui reproche son manque de solidarité et, parfois même, sa lâcheté.

Toutes les crises ne sont pas égales. Il y a les petites crises, qui se règlent derrière les portes closes. Et les grosses crises que l’on ne peut pas gérer « en famille ». Celles-là éclatent sur la place publique, parce qu’il n’y a pas d’autre issue. Il faut dénoncer au grand jour pour forcer certaines parties à dévoiler leur jeu et se donner une chance de dénouer l’impasse. Parfois, le dévoilement public suffit à calmer, et assainir, le jeu. Et la plupart des administrateurs demeurent en poste. Parfois, il faut aller plus loin. L’administrateur doit jouer sa dernière carte : démissionner.

Évidemment, quand de bons administrateurs démissionnent, surtout lors d’une crise majeure, l’organisation en paie le prix. Mais s’ils demeurent en poste, ce sont eux qui en paient le prix. Ils paieront de leur santé et de leur réputation.

J’ai rencontré plusieurs administrateurs remarquables. Certains ont réussi à demeurer en poste et naviguer dans la tempête, d’autres pas. Tout est question de contexte. Prenez l’histoire cette femme qui siégeait au CA d’une très grande entreprise s’apprêtant à déployer un programme controversé de licenciements massifs. Le tout, dans un climat d’affrontement intense. « Certains de mes collègues du CA ont quitté avant le déploiement du programme, m’a-t-elle confié. J’ai décidé de rester, pour les employés. Il fallait que quelqu’un au CA se soucie de leur sort. J’ai endossé ce rôle.» Un des épisodes les plus difficiles de sa carrière.

Un autre administrateur a choisi de démissionner suite au dévoilement de la stratégie d’expansion de l’entreprise. « J’étais convaincu que c’était un mauvais plan, m’a-t-il confié. L’organisation fonçait dans un mur. J’ai tenté d’en convaincre la direction, on ne voulait pas m’entendre. Il ne me restait qu’à démissionner. » Sa démission a fait jaser, bien sûr. Mais l’avenir lui a donné raison. C’était une bien mauvaise stratégie d’expansion.

On dit que « quand le bateau coule, les rats partent en premier ». Ce n’est pas toujours vrai. Il faut parfois beaucoup de courage pour quitter.

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