C2Montréal: que feriez-vous d'un terrain vague de 100 00 pieds carrés abritant un bâtiment industriel?

Publié le 24/05/2017 à 21:33

C2Montréal: que feriez-vous d'un terrain vague de 100 00 pieds carrés abritant un bâtiment industriel?

Publié le 24/05/2017 à 21:33

Par Diane Bérard

Que feriez-vous d’un terrain de 100 000 pieds carrés laissé à l’abandon depuis plusieurs années sur lequel se trouve un bâtiment industriel désaffecté? C’était le propos de l’atelier auquel j’ai assisté cet après-midi à la conférence C2Montréal. Un atelier arrimé au thème de la 6e édition de C2, «Écosystèmes», et à son sous-thème «Les villes ou comment repenser nos villes comme des organismes vivants».

Le Conseil d’économie sociale de l’île de Montréal (CESIM), organisateur de l’atelier, a voulu nous faire réfléchir sur l’impact de la vocation que l’on donne à un lieu sur les enjeux sociaux et économiques d’un quartier. Cette vocation peut contribuer à la prospérité du quartier ou lui nuire. Tout dépend si elle tient compte des besoins réels dudit quartier ou pas.

Cela peut paraître évident et pourtant… Au fil des discussions auxquelles j’ai assisté, tenues entre les participants regroupés par table de dix, on a vite réalisé que conjuguer retombées économiques et sociales exige des efforts. Il en faut de la vigilance pour rester ancré sur le milieu en développant un projet. Pour garder en tête les besoins des citoyens. Surtout que chaque table de cet atelier s’était vue imposer une contrainte particulière : taux élevé de sans-emplois ou d’itinérants, de jeunes familles, manque d’espaces verts, pénurie de commerces d’alimentation de proximité, etc.

La contrainte de ma table, composée d’étudiants de HEC Montréal, était le taux élevé de citoyens sans emploi dans le quartier où se trouve le bâtiment désaffecté. Première question de mes comparses: on crée un projet qui met ces chômeurs à contribution pendant la conversion ou on imagine pour l’immeuble une vocation qui les mettra à contribution après? Autre question: veut-on un projet qui sert les citoyens du quartier ou qui amène des gens de l’extérieur? Peut-on conjuguer les deux? Quoi prioriser?

Voici comment la discussion a évolué à ma table. Au début, mes comparses ont vu grand! Ils allaient faire de ce bâtiment le catalyseur qui allait faire de ce quartier en référence nationale de la «Green Tech». On transformerait le bâtiment désaffecté en accélérateur/incubateur qui abriterait les technologies vertes les plus avant-gardistes. La discussion enflammée a duré un bon 5 minutes… Puis, oups! En quoi cela allait-il contribuer de façon pérenne à l’enjeu du chômage élevé du quartier? Qu’est-ce qui dit que les compétences de ces chômeurs étaient compatibles avec la «Green Tech»? « Il faut faire un inventaire des compétences de ces chômeurs », avance un participant. Bonne idée. «ll faut faire aimer ce quartier. Il faut que les citoyens en soient fiers», poursuit un autre. Du coup, la conversation prend un virage.

Et c’est ainsi qu’on s’est mis à parler de place centrale, de point de rencontre, du quotidien.«Et si on réunissait dans le bâtiment tout ce qui se trouve sur la route des citoyens dans une journée? L’épicerie, la pharmacie, la SAQ, un espace vert de rencontre, etc.» Enthousiasme général. «Et des espaces à louer pour les entrepreneurs! Et pour les artistes» Tout à coup, un commentaire vient compliquer le jeu, «Oui, mais il y a probablement déjà des commerces dans le quartier, il va falloir faire attention de ne pas les cannibaliser avec notre projet sinon on va créer plus de chômeurs.» Pas simple.

Et la propriété? Au final, à qui appartiendra le bâtiment? «À la ville!», ont répondu certains. «À un riche investisseur!», ont proposé d’autres. La question est demeurée en suspens. Avant de quitter mes compagnons de cet atelier, je leur ai parlé de Bâtiment 7, un ancien édifice du CN dans Pointe-Saint-Charles qui a été racheté par une coop pour devenir un lieu multifonction qui se veut un centre névralgique du quartier. Mes compagnons étaient déçus. Leur idée n’était pas originale, quelqu’un d’autre y avait pensé. Je leur ai répondu qu’on peut aussi se dire que cette idée est simplement dans l’air du temps.

Il y a beaucoup à dire sur la ville. Plus tôt aujourd’hui, un autre conférencier, l’investisseur Leonard Brody, a avancé que l’immobilier, le logement surtout, devient un enjeu aussi capital que l’eau: «Housing will be the new water. We are not prepared to house all those people coming to live in the city. Housing will be the next conversation because it affects everything. Banking for example. Millenials are not underbank because they do not buy houses, they can’t afford it. The housing situation affects the banking industry.»

Que ferons-nous de nos immeubles désaffectés hérités de l’ère industrielle? Aurons-nous suffisamment d’imagination et de sagesse pour leur trouver des usages qui construisent et cimentent les communautés plutôt que de les fragiliser? Comment logerons-nous les nouveaux citadins? Arriverons à penser les villes humainement intelligentes? C’est lorsqu’on tente l’exercice qu’on réalise l’ampleur du défi.

 

 

 

À la une

Bourse: Wall Street a rebondi

Mis à jour le 22/04/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto a légèrement progressé lundi.

Bourse: les gagnants et les perdants du 22 avril

Mis à jour le 22/04/2024 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.

À surveiller: Meta Platforms, 5N Plus et Lycos Energy

Mis à jour le 22/04/2024 | Jean Gagnon

Que faire avec les titres de Meta Platforms, 5N Plus et Lycos Energy ? Voici quelques recommandations d’analystes.