BLOGUE. Jour de budget pour le ministre Bachand. Depuis des semaines, nous avons entendu tous les experts du Québec se prononcer - les vrais aussi bien que les gérants d'estrade. C'est beau la démocratie, mais j'en ai assez entendu. Il est temps que le ministre des finances mette fin au suspense: où prendra-t-il l'argent pour résorber le déficit?
Mais, est-ce vraiment un suspense? On se doute bien qu'il réglera une partie du déficit en fouillant dans nos poches, comme le font tous les gouvernements endettés de l'Occident.
Les taxes, je m'en doute. Même les tickets modérateurs.
J'ai aussi bien entendu et compris monsieur Bachand lorsqu'il parle de révolution culturelle et des choix douloureux que nous, les citoyens, devront faire.
Le vrai suspense, ce que j'attends avec impatience, c'est la seconde partie de l'opération "Déficit Zéro" : la réduction des dépenses de l'État. Et je ne parle pas ici de la réduction des services mais bien de la réduction du gaspillage - de temps, de personnel et d'argent. Et de l'accroissement de la productivité et de l'efficacité.
Un bon copain à moi vient de quitter le secteur privé pour joindre la fonction publique, écoeuré de la tyrannie du rendement trimestriel et épuisé des quotas de production qu'on lui imposait. Le fonctionnaire qui l'a passé en entrevue, l'a mis en garde:
-Vous savez, vous aurez des objectifs à atteindre. Depuis cette année, nous avons des grilles d'évaluation de performance pour les employés.
Je ne sais pas si je dois me réjouir - que cet organisme public fixe des objectifs à ses employés et qu'il les évalue - ou hurler - parce que cette procédure n'existe depuis cette année! Avant, ils faisaient quoi?
Hier, dans La Presse, Hélène Baril nous apprenait qu'Hydro-Québec est la seule société d'État à remettre un rapport qui compare ses activités à celles d'entreprises similaires en Am. du Nord. La seule. Aucune autre société d'État québécoise n'est soumise à cet exercice. Normal?
Je veux bien qu'on me parle de "révolution culturelle", mais où elle en est la "réingénierie de l'État"?
Raymond Bachand nous promet aujourd'hui un budget historique tourné vers l'avenir, il devrait inclure une "révolution culturelle de l'État".
