Mais, l’erreur consiste à associer réindustrialisation et création d’emplois, comme vous pouvez le lire dans ce texte du ParisTech Review. Voici pourquoi on fait fausse route:
1- Dans la plupart des pays industrialisés la délocalisation n’explique que 1/3 des pertes d’emplois manufacturiers. Les 2/3 des emplois ont été éliminés suite à des progrès technologiques.
2- La montée de la classe moyenne dans les pays émergents rend la délocalisation encore plus attrayante. Une société américaine qui vend en Amérique Latine a tout intérêt à produire là-bas.
3- Même si les salaires de certains travailleurs chinois ont augmenté, plusieurs de leurs homologues en Inde, au Bengladesh et en Afrique reçoivent encore des salaires très bas.
4- La productivité des usines chinoises n’a rien à voir avec celle des usines américaines. Prenons le cas du secteur chinois des produits électronique qui compte 3M d’employés. Supposons que 10% de ces emplois soient rapatriés aux États-Unis, ces 300 000 emplois chinois se transformeraient en 40 000 emplois américains. Miser sur la réindustrialisation pour réduire le taux de chômage c’est se bercer d’illusion. Un emploi manufacturier chinois n’équivaut pas à un emploi manufacturier en Amérique du nord.
Il faudra donc trouver une autre façon de faire baisser le taux de chômage. Et je crois que cela se passera du côté des services, pas du manufacturier.
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