Bérard - France, autant d'entreprises en difficulté qu'en 2009, pourquoi?

Publié le 31/10/2013 à 15:29, mis à jour le 31/10/2013 à 15:49

Bérard - France, autant d'entreprises en difficulté qu'en 2009, pourquoi?

Publié le 31/10/2013 à 15:29, mis à jour le 31/10/2013 à 15:49

Par Diane Bérard

BLOGUE. Plus de 13 100 entreprises françaises sont en défaut de paiement, en redressement ou ont entamé des mesures de liquidation. Au troisième trimestre de 2013, la France compte presqu’autant d’entreprises en difficulté qu’en 2009.

En fait, la situation ne serait pas tout à fait comme celle de 2009. Elle serait pire. Pourquoi? Les entreprises n’ont pas eu le temps de se « refaire » depuis 2009. Et puis, en 2009, les mesures d’aide s’avéraient plus nombreuses.

L’incarnation de cette crise : les 3,3 millions de chômeurs français.

Parmi les cas les plus médiatisés : les déboires d’Alcatel-Lucent qui prévoit licencier 900 personnes et le détaillant La Redoute, qui prévoit se départir de 700 employés.

Regardons ces deux exemples de plus près.

Les cas Alcatel-Lucent et La Redoute

Alcatel-Lucent est le produit d’une méga-fusion qui n’a pas porté fruits. Sans compter que ses dernières années sont jalonnées de mauvais choix technologiques. Alcatel-Lucent multiplie les plans de redressement sans voir la lumière au bout du tunnel. Ou plutôt si, mais cette lumière est celle d’un train fonçant droit sur elle.

La Redoute, quant à elle, n’a pas tergiversé pour effectuer sa mutation. Cette société qui vend des vêtements par catalogue tire désormais plus de la moitié de ses revenus de la vente en ligne. Mais elle a tout de même conservé son catalogue qui ne connaît que deux éditions (printemps/été – automne/hiver) alors que les chaînes européenne à la mode, comme Zara et Mango, offrent de nouvelles collections tous les mois, parfois tous les quinze jours. La vie n’est pas facile pour les détaillants. Beaucoup de modèles cohabitent, le consommateur a le choix. Les modèles d’affaires hybrides hérités du passé, comme La Redoute, sont probablement les plus difficiles à soutenir. Imprimer des catalogues à l’ère de la vente par Internet pose une pression sur les coûts.

Or, la pression sur les coûts, la plupart des entreprises françaises la sentent déjà. Elles rognent dans leurs marges pour s'en tirer. Ce qui ne leur laisse presque plus rien pour investir dans l’équipement, la formation, le marketing ou l’embauche.

Les déboires d’Alcatel-Lucent et de La Redoute sont-ils dus à la crise ou à de mauvaises stratégies d’affaires, à la concurrence et à des changements structurels profonds dans leur secteur? Et, parmi les 13 100 entreprises françaises en difficulté ou en faillite, combien peuvent vraiment attribuer leurs déboires à la crise? Vous me direz que pour les employés licenciés ça ne change rien. C'est vrai. Mais pour ceux qui n'ont pas encore perdu leur emploi la réponse peut faire toute la différence. Une réponse lucide peut orienter l'entreprise vers les bonnes stratégies.

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