Fractionnement : la plainte des «gras dur»...


Édition de Octobre 2014

Fractionnement : la plainte des «gras dur»...


Édition de Octobre 2014

Les couples touchés par l'abolition du fractionnement de revenus avant 65 ans au Québec n'ont pas vraiment de raisons de se plaindre.

Lors du dernier budget du Québec, on a vu disparaître la possibilité de fractionner les revenus de retraite avec son conjoint lorsqu'on n'a pas 65 ans. Est-ce une si mauvaise nouvelle pour les quelque 85 000 ménages touchés ? Avant d'en juger, examinons les principaux éléments du fractionnement.

Le fractionnement est applicable aux «revenus de pension» admissibles. Ces revenus sont, au fédéral, les rentes ainsi que les retraits d'un FERR. Au Québec, on peut notamment y ajouter les retraits d'un REER.

Afin d'être admissible au fractionnement, vous devez avoir au moins 65 ans à la fin de l'année. Pour les rentes des régimes de retraite (fonds de pension), l'âge n'a pas d'importance au fédéral. C'est surtout sur ce plan que les règles ont changé au Québec dans le dernier budget. Alors que le Québec permettait le fractionnement des revenus avant 65 ans, celui-ci ne sera désormais plus possible à compter de cette année, et cela comprend les rentes provenant de régimes de retraite.

Une fois déterminé, le montant pouvant être attribué au conjoint doit être égal ou inférieur à 50 % du montant qui peut être fractionné. Cela signifie que si vous retirez 25 000 dollars d'un REER, vous pourrez en attribuer jusqu'à 12 500 à la déclaration de revenus de votre conjoint.

Il y a donc des perdants dans ce budget : les personnes qui profitent du fractionnement de revenus avant 65 ans - depuis 2007. Il s'agit donc de personnes qui ont pris leur retraite avant 65 ans et qui bénéficient d'une rente de leur régime de retraite à l'emploi. Certains se sont plaints de cette situation... le ventre quand même assez plein, pour la plupart.

À propos de ce blogue

Dany Provost possède une formation multidisciplinaire lui permettant d'avoir une vue d'ensemble d'une situation financière. Combinant l'actuariat, la fiscalité, le placement et une grande maîtrise de l'environnement Excel, son expertise lui a permis de développer plusieurs outils de modélisation complexes, notamment en optimisation fiscale et avantages sociaux. Il est directeur planification financière et optimisation fiscale chez SFL Expertise et est l’auteur des livres «Arrêtez de planifier votre retraite, planifiez votre plaisir» et «As-tu réglé ça?» Membre honoraire et expert désigné de l’Institut de planification financière, il est un collaborateur régulier dans les médias en plus d’être chroniqueur en fiscalité dans le journal Finance et Investissement.

Dany Provost