Quand des entreprises prospères disparaissent

Offert par Les Affaires


Édition du 15 Novembre 2014

Quand des entreprises prospères disparaissent

Offert par Les Affaires


Édition du 15 Novembre 2014

En parcourant la presse, en écoutant les nouvelles ou même lors de mes rencontres avec certains acteurs du monde des affaires, je suis toujours étonnée, pour ne pas dire effarée, de la facilité avec laquelle nous jonglons avec les millions et les milliards. Une véritable valse des zéros et des coûts vertigineux qui me semblent trop souvent incompatibles avec un chiffre plus facilement vérifiable... nous ne sommes que huit millions d'habitants au Québec, et ce sont souvent nos taxes qui viennent financer ces projets pharaoniques. J'ai parfois l'impression que le niveau d'expertise des différents intervenants n'est plus évalué en fonction de la qualité de leurs prestations, mais plutôt en fonction du coût et du délai de réalisation d'un projet. Plus c'est cher, plus c'est long et compliqué à réaliser, et plus c'est bon !

Qui ne se souvient pas du coût insensé du programme d'informatisation de notre réseau de soins de santé ? Du gâchis occasionné par la destruction du registre des armes ? Des 14 millions de dollars engloutis par le site Internet de la SAQ ? On croit rêver, pourtant ce n'est que triste réalité, et, comme souvent, une fois ces chiffres connus et commentés, nous sommes passés à autre chose.

Alors que le Québec doit composer avec une dette qu'il traîne comme un boulet depuis des années, la tendance est à la rigueur et aux compressions budgétaires. Malheureusement, alors que me reviennent en mémoire les cas ci-dessus cités, c'est finalement aux services destinés aux citoyens qu'on préfère s'attaquer... aux garderies, à l'éducation, au régime de soins de santé, ou encore au transport, avec l'instauration future de différents péages et possiblement de nouvelles taxes. Des mesures qui frappent de plein fouet la culture, le bien-être et le pouvoir d'achat des uns et des autres. Ce qui n'est pas sans conséquence sur l'essor économique de la province.

Les entrepreneurs ne sont pas épargnés. Bon nombre de travailleurs indépendants, de PME et de grandes entreprises peinent à garder la tête hors de l'eau, sans parler de celles qui, ignorées par la une des médias, disparaissent discrètement chaque jour.