À l'encontre des règles élémentaires
Ce qui m'inquiète le plus, c'est que cette proposition ouvre la porte à un système qui, si on l'accepte, nous ferait payer un service ou un produit, non pas en fonction de sa qualité ou de ses bénéfices, mais en fonction de notre capacité de le payer. Une décision politique qui va à l'encontre des règles les plus basiques de l'économie, du commerce et de la concurrence.
Imaginez un seul instant, et ce n'est pas de la science-fiction, que demain vous soyez obligés d'acheter un produit ou un service à un prix établi en fonction de votre déclaration de revenus... L'essence, le câble, votre abonnement téléphonique, vos assurances, et pourquoi pas votre pain et votre lait ! Pourquoi voudriez-vous que des gens se surpassent pour réussir si à la fin du mois, il ne leur en reste pas plus dans la poche que dans celle de leur voisin qui se contente de se laisser vivre. Pourquoi voudriez-vous que nos jeunes fassent des études supérieures, en ayant même parfois du mal à les financer, si en fin de compte ils ne vivent pas mieux que cet autre qui a décroché dès le début du secondaire ? Ce serait balayer d'un revers de main des valeurs aussi précieuses que l'ambition, le travail, la persévérance, l'envie de réussir, ou encore cet esprit entrepreneurial que l'on se bat pour éveiller.
Bien sûr, il y a la vocation. Bien sûr, il y a l'estime de soi... Mais que diable ! Allons-nous enfin avoir un jour l'honnêteté de parler positivement d'argent ? Que ce soit clair, ce n'est pas à la richesse que je fais allusion. Gagner plus d'argent n'est plus un luxe aujourd'hui, c'est devenu une nécessité. Et dans le cas de l'entrepreneur, l'argent n'est qu'un outil qui lui permettra d'investir, de développer des ressources qui le rendront plus concurrentiel, et probablement de mieux rémunérer ses collaborateurs. Mais à quoi cela servira-t-il, si...