Wayne Gretzky réincarné en conseiller financier

Publié le 17/06/2016 à 08:01, mis à jour le 17/06/2016 à 10:44

Wayne Gretzky réincarné en conseiller financier

Publié le 17/06/2016 à 08:01, mis à jour le 17/06/2016 à 10:44

Photo: Bloomberg.

En compagnie de mes nouveaux amis fiscalistes, comptables et juristes, j’ai assisté jeudi midi à un dîner-conférence qui portait sur cette question: est-il préférable pour un professionnel ou un entrepreneur incorporé de se verser un salaire ou un dividende?

Sujet complexe. Les spécialistes n’étaient pas là seulement pour le poisson, le risotto verde et les points de formation continue. Ça prenait des notes et ça posait des questions !

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Je vous avouerai que mes connaissances ne sont pas tout à fait à niveau pour saisir toutes les subtilités du problème. Mais si vous brûlez de connaître la réponse, la voici, platement: ça dépend. J’y reviendrai en détail, quoiqu’une chronique serait insuffisante.

Je me contenterai d’abord de soulever ce point: quel privilège extraordinaire que c’est de pouvoir s’incorporer. L’incorporation permet d’accéder à des outils de planification financière et d’optimisation fiscale auxquels un salarié ne peut même pas rêver. Je pense particulièrement à ces professionnels bien rémunérés par l’État qui n’ont pas de démarchage à faire pour se constituer une clientèle. Vous savez, ceux qui portent une blouse blanche et qui ont ce machin qui leur pend autour du cou. Je ne vise personne.

La présentation était dense et les informations, pointues. Je n’ai pas pu m’empêcher de me dire en moi-même, en écho à mes récentes chroniques sur les «p’tits conseillers» de succursales, qu’il n’y avait pas de justice dans ce bas monde.

D’un côté Ti-Joe, se fait vendre de la camelote par un conseiller bas de gamme alors qu’il se demande s’il aura les moyens de prendre sa retraite un jour.

De l’autre côté, le notable incorporé qui a accès au Wayne Gretzky de la planification financière intégrée et à la crème des fiscalistes pour réduire sa facture d’impôt.

Ça sonne gau-gauche de même, mais je ne veux rien enlever au notable. Mais Ti-Joe, est-ce qu’on peut le ménager au moins?

***
Prose marketing-ting-ting

Revenons aux choses concrètes. Voici le courriel qu’a reçu le collègue Pouliot cette semaine, deux mois à peine après avoir conclu une entente avec son fournisseur de service de télécommunications :

L’an dernier, Bell a investi plus de 3 milliards de dollars pour améliorer la qualité, la fonctionnalité, la fiabilité et la portée de son réseau. C’est plus que tout autre fournisseur au pays, ce qui nous permet d’offrir un réseau sur lequel des millions de personnes comptent. Pour soutenir ces investissements continus et tenir compte des coûts croissants associés au déploiement d’un réseau de calibre mondial, votre réduction de 3 $ du Forfait Bell Téléphonie sera annulée à partir du 1er août 2016. Les économies existantes du Forfait continuent de s’appliquer à vos services Télé, Internet et mobile. Pour toute question ou pour modifier ou annuler vos services sans pénalité, veuillez composer le 310-BELL (2355).

Merci d’avoir choisi Bell. Nous sommes heureux de vous compter parmi nos clients.

Bon, on parle ici de 36 piastres par année. Je ne déchirerai pas ma chemise pour cette somme. C’est la manière. Remarquez la prose, n’est-ce pas touchant? À quelle adresse j’envoie mon chèque pour apporter mon soutien?

Ça me rappelle, c’est bientôt la période des déménagements.

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Le choc des Titans

Ça joue dur. Quand Walmart et Visa se crêpent le chignon, la terre tremble. Vous avez vu? Walmart a décidé de ne plus accepter les paiements par carte Visa. Ça veut dire que, détenteur d’une seule carte Visa, je ne pourrai pas magasiner chez Walmart. Quelle tristesse! Le détaillant juge abusifs les frais exigés par l’émetteur de cartes. C’est vrai que la note est salée, j’ai lu que Walmart Canada faisait un chèque de 100 millions de dollars à Visa par année. Je suppose que Walmart a le poids suffisant pour négocier serré avec les émetteurs de cartes de crédit.

Les temps sont durs dans le commerce de détail, même pour un joueur comme Walmart. Quand on promet les plus bas prix en ville à longueur d’année, on va chercher ses marges où on peut. Mais si Walmart paie 100 millions de dollars, imaginez tous les frais payés par tous les commerçants au pays à tous les émetteurs de cartes de crédit. Plusieurs milliards de dollars par années les amis.

Qui paie ça? Les commerçants?

Non, c’est vous!

Petites vacances, de retour en juillet. Bye bye!

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À propos de ce blogue

Les finances personnelles, ça consiste à gérer son argent au jour le jour en fonction d’objectifs plus ou moins éloignés. En regardant du bon angle, on constate qu’il s’agit d’un instrument pour réaliser ses ambitions et ses rêves. C’est avec humanité et une pointe d’humour que Daniel Germain compte aborder les finances personnelles dans ce blogue, dont l’objectif est de vous informer et de vous faire réagir. Daniel Germain assume la direction du magazine de finances personnelles Les Affaires Plus depuis 2002 et a développé de vastes connaissances sur le sujet.