Télé à la carte : enfin un peu de flexibilité!

Publié le 02/12/2016 à 08:21

Télé à la carte : enfin un peu de flexibilité!

Publié le 02/12/2016 à 08:21

Quand vous ne vous appelez pas Anne-Marie Withenshaw ou Hugo Dumas, voulez-vous me dire ce qu’on peut faire de 30 chaînes de télé, sinon jeter son argent à la poubelle? Il n’y a pas un an, j’avais encore un forfait de 20 postes, plus les canaux de base, et je me cassais la tête à faire des sélections. Ça parait bien Historia dans le forfait (même si on n’y cause plus trop d’histoire), mais je préférerais écouter Family Guy et American Dad sur Fox.

Au printemps, j’ai profité du fait que le CRTC ait forcé Bell, Vidéotron et autres Cogeco à offrir un petit service de base à 25$ pour élaguer mon forfait télé. Depuis, j’ai dû regarder moins de 20 heures de télévision, si j’exclus les séries sur Netflix, la location de films sur iTunes et le rattrapage de quelques émissions sur Tou.tv. Je regrette par moment de ne pas avoir opté pour les oreilles de lapin.

Zapper dans le forfait de base, on s'en lasse dès le jour un, à moins d’être adepte de canaux obscurs comme APTN, CEPAC, Unit Tv et AMItv ou de trouver son bonheur sur MétéoMedia.

Les fournisseurs de service télé ont été critiqués pour la timide promotion qu’ils ont faite de ces nouveaux forfaits, mais la qualité du contenu est plus condamnable encore. Une portion substantielle de ces bouquets de base est constituée de babioles. À l’exception de TV5, tout ce qui peut être intéressant est accessible avec des antennes.

En ce qui me concerne, je m’ennuyais cruellement des chaînes américaines qui diffusent le football de la NFL les dimanches pluvieux d’automne. Je ne sais pourquoi, je trouve du réconfort à me faire bombarder d’annonces de Bud toutes les quatre minutes.

Alors j’étais impatient de voir comment allaient réagir ces fournisseurs à la nouvelle exigence entrée en vigueur hier. Depuis le 1er décembre, ils sont obligés d’offrir des chaînes à la carte et des petits bouquets de canaux.

Qu’est-ce que cela veut dire? Qu’on peut désormais ajouter des chaînes à l’unité pour compléter un forfait de base, une option qui n’était pas disponible jusque-là. Pour obtenir des canaux supplémentaires, les consommateurs devaient auparavant adhérer à un forfait supérieur d’une dizaine de chaînes au moins.

Quelle n’a pas été ma surprise en voyant que Vidéotron offrait un minibouquet qui comprend toutes les grandes chaines généralistes américaines, pour 3$. Je l’ai ajouté sans hésiter. Pour le reste, ça m’apparaît un peu prohibitif. La plupart des canaux sont offerts à 5$ par mois (oui, même des chaînes comme Moi&Cie, Casa ou AddickTV). Chez Bell, dont je n’ai pas analysé l’offre en profondeur, le prix d’une chaîne supplémentaire est de 4$. Avantage Bell à ce chapitre, mais selon moi, ce sont les minibouquets qui distingueront vraiment les fournisseurs. Par exemple, chez Vidéotron toujours, on peut ajouter un bloc de 5 chaînes pour 10 $.

L’amateur de sports, en revanche, doit payer plus. Je ne sais pas si ce sont les câblos ou une exigence des chaînes de télé (c’est du pareil au même, remarquez), mais on ne peut toujours pas s’abonner à RDS (propriété de BCE-Bell) sans être pris avec RDS 2. C’est la même chose avec TVA Sports (propriété de Québec-Vidéotron), le téléspectateur doit prendre TVA Sports 2. Dans le deux cas, le prix de l’abonnement est de 15 dollars.

Ce n’est pas parfait, mais c’est nettement mieux qu’avant. Il y a néanmoins quelque chose d’étonnant dans ce virage: il aura fallu que les entreprises de services télé soient forcées à l’entreprendre, elles qui pourtant se dirigeaient dans le mur.

Le cord cutting, l’expression pour décrire les gens qui se désabonnent du câble, n’est pas un phénomène marginal et passager. Avec ce qu’offre Internet et à l’ère des chaînes comme Netflix, il y a quelque chose d’anachronique à payer aussi cher pour s’abonner un bouquet de canaux télévisuels. Dans moins de dix ans, et là je me donne une bonne marge de manoeuvre, ça n’existera plus.

Avec ça disparaîtra aussi ce paquet de chaînes spécialisées au mandat flou et au contenu médiocre. L’idée qu’une partie de ma facture de câble puisse subventionner quelques-unes de ces chaînes m’irrite vraiment.

La situation actuelle met aussi en lumière la désuétude du CRTC. 

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À propos de ce blogue

Les finances personnelles, ça consiste à gérer son argent au jour le jour en fonction d’objectifs plus ou moins éloignés. En regardant du bon angle, on constate qu’il s’agit d’un instrument pour réaliser ses ambitions et ses rêves. C’est avec humanité et une pointe d’humour que Daniel Germain compte aborder les finances personnelles dans ce blogue, dont l’objectif est de vous informer et de vous faire réagir. Daniel Germain assume la direction du magazine de finances personnelles Les Affaires Plus depuis 2002 et a développé de vastes connaissances sur le sujet.