Saint-Valentin: la revanche des célibataires

Publié le 09/02/2016 à 11:53

Saint-Valentin: la revanche des célibataires

Publié le 09/02/2016 à 11:53

Un peu agité, mon boss m’annonçait il y a quelques semaines qu’une nouvelle carte de crédit Desjardins allait bientôt pouvoir être utilisée chez Costco. Je n’ai jamais mis les pieds dans un Costco, alors j’avais bien du mal à saisir l’importance de la nouvelle. «Un scoop!» insistait-il. Imperméable à sa fébrilité, j’ai reçu l’information comme si elle m’était communiquée en chinois.

Ce n’est pas pour rien que c’est le patron, il sait reconnaître une nouvelle. Quand un confrère a finalement publié l’article sur le sujet, la fréquentation sur notre site a fait bond spectaculaire. Du caramel pour le lecteur, les amis, miam-miam!

Pendant un instant, j’ai dû ressentir ce qu’ont éprouvé les éditeurs qui ont boudé le premier manuscrit d’Harry Potter...

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Alors, quand Stéphane mon collègue m’a dit la semaine dernière qu’il allait chez Costco en soirée, j’ai sauté sur l’occasion pour combler ma lacune culturelle: je lui ai demandé de prendre des photos. Je sais, ce n’est pas la véritable expérience Costco, avec les gens qui se croisent dans les allés, les «oh» et les «ah» devant les pyramides de télés, les prix incroyables et cette excitation à circuler à l’aveugle tellement le panier est plein. Mais je n’en demande pas autant. Inutile de se rendre dans la savane pour voir à quoi ressemble une girafe.

Bien sûr, je suis au courant des formats familiaux de Costco. Mais avouez qu’il doit être stupéfiant de voir une girafe pour la première fois en photo, même après s’être fait décrire l’étrange animal 100 fois : «jaune, tacheté et un long coup». Ainsi ai-je été étonné en voyant cette photo d’une pile de chaudières de 20 litres de mayonnaise.

La douzaine de photos du collègue m’ont fait comprendre que je ne pourrais pas profiter avant longtemps des aubaines de Costco: elles s’adressent soit aux restaurateurs, soit aux «survivalistes» qui accumulent des réserves en vue de l’effondrement imminent de notre civilisation. Et aux familles.

Bref, ce n’est pas un commerce qui vise les célibataires, ces créatures pourtant de plus en plus nombreuses qui doivent payer leur hypothèque, leur voiture et leurs factures toutes seules; celles-là même qui, en plus d’être défavorisées par le régime fiscal, doivent sortir plus d’argent de leur poche pour des vacances dans un «tout-inclus»; ces petites bêtes qui, encore, ne doivent compter que sur eux-mêmes en cas de perte d’emploi. Et qui doivent ramer plus que quiconque pour amasser de l’argent pour leur retraite.

Mais ces personnes peuvent se consoler un bref moment, durant une petite journée dans l’année.

Et c’est en fin de semaine! C’est la Saint-Valentin.

***

On a beau reconnaître qu’il s’agit d’une fête commerciale inventée pour sortir du marasme hivernal les restaurateurs, les fleuristes, les bijoutiers et les boutiques de chocolat (qui haussent tous leurs prix), on ne peut pas vraiment en faire fi. Dès qu’arrive février, l’épineuse question survient: souligner ou non la Saint-Valentin.

Qu’on succombe ou non à son l’appel, il y a toujours un p’tit malaise. Dans le premier cas, c’est reconnaître qu’on ne fait pas assez d’efforts le reste de l’année pour l’être aimé. Dans l’autre, c’est envoyer le message au conjoint qu’il n’est pas assez important pour souligner la journée internationale des amoureux.

On ne s’en sort pas, on a l’air repentant ou blasé.

Mais ce pourrait être pire. À cette période de l’année, la toile foisonne de conseils pour faire plaisir à l’être cher sans égratigner son budget. Par exemple, offrir un cadeau qu’on a fait soi-même avec ses mains. Genre scrapbooking, fabriquer une chandelle ou tricoter des pantoufles. Ou encore, on propose de discuter d’un budget de Saint-Valentin avec son amoureux.

Y a-t-il meilleur moyen pour étouffer ce qu'il reste de passion?

Ouf!

Le 14 février, mieux vaut être célibataire, je vous le dis.

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À propos de ce blogue

Les finances personnelles, ça consiste à gérer son argent au jour le jour en fonction d’objectifs plus ou moins éloignés. En regardant du bon angle, on constate qu’il s’agit d’un instrument pour réaliser ses ambitions et ses rêves. C’est avec humanité et une pointe d’humour que Daniel Germain compte aborder les finances personnelles dans ce blogue, dont l’objectif est de vous informer et de vous faire réagir. Daniel Germain assume la direction du magazine de finances personnelles Les Affaires Plus depuis 2002 et a développé de vastes connaissances sur le sujet.