Les beaux jours du privé

Offert par Les affaires plus

Publié le 08/10/2016 à 14:33

Les beaux jours du privé

Offert par Les affaires plus

Publié le 08/10/2016 à 14:33

Tous les sujets d'actualité finissent par faire place à d'autres sujets, sauf un : la santé. Quand il n'est pas question des frais accessoires, les journaux ne manquent pas de nous rappeler que le réseau de la santé peine à répondre aux besoins de la population. Un nombre important de Québécois n'a toujours pas accès à un médecin de famille, les délais pour une chirurgie jugée non urgente (lire « dont la vie du patient ne dépend pas ») sont interminables. Et on ne parle même pas de l'attente dans les salles d'urgence. Sans barrière juridique, il ne faut pas s'étonner qu'un réseau parallèle privé se soit développé au Québec.

Ironiquement, la solution apportée par le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, pour désengorger le système et réduire l'attrait du privé, le projet de loi no 20, a tellement irrité les médecins que les plus entrepreneurs d'entre eux ont tout simplement décidé de sauter la clôture, et ce, même au prix d'une baisse de salaire... Il n'y a pas que les malades qui pâtissent de la lourdeur du système.

Sans client prêt à payer pour se faire opérer un genou, une hanche ou simplement pour obtenir un examen médical, il n'y aurait pas de cliniques privées. Médecine à deux vitesses ? Sans aucun doute. Mais contrairement à ce qu'on pourrait croire, souvent, il ne s'agit pas d'une médecine de riches. Le réseau privé est alimenté par des gens angoissés de ne pas pouvoir obtenir un diagnostic pour un symptôme inquiétant et par d'autres qui n'en peuvent plus d'attendre avant de retrouver une qualité de vie, et ce, sans égard à l'épaisseur de leur portefeuille. Faut-il rappeler que ces gens ne contribuent pas moins au régime public, une partie importante de leurs impôts étant dévolue à nourrir la bête du ministère de la Santé (je parle de la machine, et non du ministre).

Mais qu'a-t-il à offrir, le réseau privé ? Quelle est la qualité des services qu'on y prodigue ? Et combien coûtent-ils ?

Notre journaliste, Simon Diotte, est allé sur le terrain rencontrer des médecins et des clients du privé. Celui-ci n'est pas parfait, mais il permet d'accueillir le trop-plein du régime public, et souvent, avec une efficacité qui fait mal paraître celui-ci. Les témoignages recueillis par notre collaborateur ne laissent planer aucun doute : le réseau privé fait des heureux, malgré la facture.

Ne vous méprenez pas ! Je préfèrerais qu'il n'existe pas. Mais pour cela, il faudra que le régime public puisse répondre aux besoins dans des délais raisonnables. Et là, il ne faudrait pas beaucoup de temps pour que les cliniques privées disparaissent, comme un mauvais symptôme.

De nouvelles cohortes de médecins d'une ampleur jamais vue s'ajouteront au personnel déjà en place. On nous promet que l'arrivée de ces forces fraîches dissipera les problèmes qui minent le réseau depuis aussi longtemps que je me souvienne.

Souhaitons-le. En attendant, remercions tout de même le privé.

À propos de ce blogue

Les finances personnelles, ça consiste à gérer son argent au jour le jour en fonction d’objectifs plus ou moins éloignés. En regardant du bon angle, on constate qu’il s’agit d’un instrument pour réaliser ses ambitions et ses rêves. C’est avec humanité et une pointe d’humour que Daniel Germain compte aborder les finances personnelles dans ce blogue, dont l’objectif est de vous informer et de vous faire réagir. Daniel Germain assume la direction du magazine de finances personnelles Les Affaires Plus depuis 2002 et a développé de vastes connaissances sur le sujet.